Et si la technologie venait en aide à la police ? Des étudiants de l’université du Michigan, aux Etats-Unis, ont imprimé en 3D le doigt d’une victime dans le but de déverrouiller son smartphone et découvrir son assassin.
L’affaire est classique, la résolution de l’enquête, quant à elle, est pour le moins insolite. Plongée dans une affaire de meurtre, la police du Michigan a fait appel à des étudiants du Département de sciences informatiques et d’ingénierie de l’université locale. Ceux-ci ont alors conçu un faux doigt à partir des empreintes digitales de la victime, grâce à une imprimante 3D, pour déverrouiller son téléphone.
Anil Jain, le chef de l’étude, avait déjà prouvé via une vidéo qu’il était capable de déverrouiller un smartphone grâce à du papier et de l’encre conductrice. Après plusieurs publications concernant son travail sur les téléphones Samsung, c’est sans surprise que la police a décidé de rentrer en contact avec l’ingénieur.
La première technique de l’ingénieur s’était révélée inutile sur le téléphone de la victime, un Samsung Galaxy 6. Anil Jain et son équipe ont alors utilisé différentes imprimantes 3D pour pouvoir créer un modèle de doigt à partir des empreintes de la victime pour ensuite y apposer de l’encre conductrice. Il a fallu plusieurs semaines à l’équipe pour achever le premier doigt en 3D, en raison du coût de l’équipement, mutualisé entre plusieurs équipes de chercheurs.
Une dizaine de doigts vont être imprimés pour tester plusieurs matériaux conducteurs. « Dans les prochaines semaines, nous allons terminer d’imprimer les dix doigts et nous verrons. Il n’y a aucune garantie que ça marche. L’impression 3D doit être d’une résolution ultra précise, car la capacité d’analyse du lecteur d’empreintes digitales du téléphone est extrêmement élevée », a expliqué Anil Jain.
A l’heure où notre vie entière est contenue dans notre smartphone, nos informations sont de précieuses ressources pour tous, comme l’ont révélé de nombreuses affaires. Cependant, la question du respect de la vie privée est souvent posée et les leaders de l’industrie technologique ne sont souvent pas en accord avec les autorités.
Le conflit entre le FBI et Apple est le meilleur exemple de cet affrontement permanent. Le 2 décembre 2015, Syed Farook et son épouse Tashfeen Malik avaient tué quatorze personnes dans l’attentat de San Bernardino. Quelques minutes avant l’attentat, l’un des terroristes avait posté un message sur un compte Facebook dans lequel il déclarait son allégeance à l’EI. Leur iPhone, détenu par les enquêteurs, était protégé par un code seulement connu par le terroriste.
Le FBI avait alors demandé à un tribunal fédéral de contraindre Apple à concevoir une version modifiée de son système d’exploitation iOS, pour leur permettre de contourner les protections du téléphone et accéder à son contenu. Apple, suivi par de nombreux leaders de la Silicon Valley à l’instar de Mark Zuckerberg et Bill Gates, avait aussitôt contesté cette demande. Après plusieurs mois de conflit et l’ouverture d’un débat à l’échelle nationale, le FBI avait été obligé de payer des hackers pour accéder aux données du terroriste.
La technologie a déjà révolutionné différentes facettes de notre mode de vie et ne compte pas s’arrêter là. Le meilleur des exemples reste l’imprimante 3D à bord de la Station spatiale internationale qui va faire avancer la conquête de l’espace.
Par Margaux Carpentier, le
Source: Mashable
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