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Pouvoir communiquer avec aisance n’est pas une capacité que tout le monde possède, et c’est notamment le cas des individus qui souffrent de déficit de la parole, ou d’autres problèmes limitant la parole. Pour aider les personnes souffrant de telles difficultés, des chercheurs ont créé un implant cérébral qui permet de traduire les pensées intérieures en paroles.
Un implant révolutionnaire
Les premiers concepts d’interface cerveau-machine (ICM) sont apparus pour la première fois dans les années 1960, et depuis lors, cette technologie a connu de nombreuses améliorations et autres innovations. Rappelons que les ICM sont des dispositifs qui permettent aux personnes souffrant de handicap d’utiliser leurs pensées pour contrôler des appareils d’assistance (comme des prothèses de main robotique) ou pour communiquer avec autrui. Certains systèmes impliquent l’implantation d’électrodes dans le cerveau, tandis que d’autres utilisent l’IRM pour observer l’activité cérébrale et la relier à des pensées ou des actions.
La grande majorité des ICM qui aident à communiquer nécessitent un effort physique pour interpréter ce que l’utilisateur veut dire. Ce processus peut être fatigant pour les personnes dont le contrôle musculaire est limité. Mais ce problème pourrait très bientôt être résolu grâce à une récente invention des chercheurs de l’université Stanford. D’après les résultats de leur étude publiée dans la revue Cell, ils ont créé un implant révolutionnaire qui permet de traduire les pensées en texte ou en son, et cela, sans intervention physique de la part de l’utilisateur.
Traduire la pensée en parole sans épuisement physique
Créée dans le cadre du projet BrainGate2, cette nouvelle technologie de décodage des discours intérieurs a permis de déchiffrer avec précision jusqu’à 74 % des phrases imaginées par les patients chez lesquels elle a été testée. En effet, les chercheurs ont travaillé avec quatre personnes paralysées par un accident vasculaire cérébral ou une sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie dégénérative qui affecte les cellules nerveuses responsables du contrôle musculaire. Des électrodes ont été implantées dans le cerveau de ces participants afin qu’ils puissent contrôler des appareils d’assistance par la pensée.
Les appareils en question sont alimentés par des modèles d’intelligence artificielle que les chercheurs ont entraînés pour décoder la parole intérieure et les tentatives de parole à partir de signaux électriques captés par les implants cérébraux placés sur les participants. Il a été demandé aux participants d’essayer de parler ou d’imaginer prononcer une série de mots. Ces deux actions ont activé des zones cérébrales qui se chevauchent, et ont suscité des types d’activité cérébrale similaires, quoique différents sur certains points. À terme, ces premiers essais ont permis de constater que le système parvenait à décoder en temps réel un vocabulaire de 125 000 mots.
Avant ces implants, l’un des participants ne pouvait communiquer qu’avec ses yeux, en bougeant ses pupilles de haut en bas pour indiquer « oui » et d’un côté à l’autre pour indiquer « non ». Par ailleurs, les chercheurs ont également veillé à intégrer un système qui permet de ne pas traduire à tout va toutes les pensées des utilisateurs et ainsi nuire à leur vie privée. L’efficacité de ce système a également été prouvée à 99 % au cours des essais. Alors que cette nouvelle ICM n’en est qu’à ses tout premiers tests, son potentiel est déjà immense et les chercheurs espèrent qu’elle pourra un jour permettre de restaurer une communication aussi fluide, naturelle et confortable que la parole conversationnelle.
Par ailleurs, cette IA révolutionnaire est capable de lire dans vos pensées et de parler à votre place.