Si l’idée d’interfaces cérébrales électroniques alimentées par des déchets nucléaires semble tout droit sortie d’un film de science-fiction, il s’agit précisément de l’approche sur laquelle planche actuellement une société britannique.
Piles radioactives
Notoirement difficiles à éliminer, les déchets radioactifs représentent l’un des principaux inconvénients de l’industrie nucléaire. La société Arkenlight entend offrir une seconde vie à ce type de combustibles (tritium et carbone 14 notamment) en les convertissant en produits sûrs et utiles permettant d’alimenter différents dispositifs.
L’idée est de placer une source nucléaire radioactive (préalablement convertie en diamant afin qu’elle puisse également stocker l’énergie qu’elle produit et d’éviter que d’éventuelles radiations n’atteignent les tissus humains) dans un boitier, et de capturer les électrons à haute énergie émis.
Si la puissance fournie diminuerait lentement au fil des ans, à mesure de la désintégration de la source radioactive, selon la société britannique, de telles piles/batteries pourraient durer des décennies et s’avéreraient également sûres.
En partenariat avec l’entreprise Axorus, spécialisée dans la fabrication d’implants médicaux, Arkenlight a récemment produit une première preuve de concept dans laquelle l’une de ses batteries nucléaires a permis d’alimenter un neurone artificiel.
Un long chemin
Il reste évidemment beaucoup de travail avant de pouvoir envisager la mise sur le marché de tels dispositifs. La batterie expérimentale au tritium est actuellement logée dans un boitier bien trop encombrant pour pouvoir être implanté en toute sécurité dans le crâne d’un humain, sans parler de la masse de fils qui relient les deux éléments.
Arkenlight espère pouvoir réduire sa taille à 4 x 4 mm, ce qui constituerait une avancée importante dans la poursuite de cet objectif.
À noter qu’en 2020, la start-up californienne NDB avait dévoilé un concept de batterie à base de déchets nucléaires pouvant fonctionner des dizaines de milliers d’années avec une seule charge.
Par Yann Contegat, le
Source: Newsweek
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