Une IA examinant les données récoltées par le télescope spatial Gaia a récemment identifié plusieurs milliers de protoétoiles massives. Ces jeunes astres en formation pourraient renfermer des indices sur l’origine des étoiles de la Voie lactée.

2 226 protoétoiles massives identifiées grâce à l’intelligence artificielle

Jusqu’à présent, les scientifiques n’avaient catalogué qu’une centaine de protoétoiles, dont l’étude avait fourni une grande part des connaissances sous-tendant les différents travaux menés sur leur formation. Dans le cadre de cette nouvelle étude, présentée dans la revue Astronomy and Astrophysics, une équipe de chercheurs de l’université de Leeds s’est appuyée sur l’IA afin d’identifier des étoiles Ae/Be de Herbig, astres en formation d’une masse au moins deux fois supérieure à celle du Soleil et également impliqués dans la naissance d’autres étoiles.

Selon Miguel Vioque, auteur principal de l’étude, les protoétoiles nouvellement identifiées ont le potentiel de changer la compréhension des scientifiques de la formation des étoiles massives ainsi que leur approche pour étudier la galaxie.

Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé une vaste quantité de données recueillies par le télescope spatial Gaia, lancé en 2013, afin de cartographier la galaxie. Dans un premier temps, celles-ci ont permis de déterminer les distances nous séparant de près d’un milliard d’étoiles, soit environ 1 % du total qui existerait dans la galaxie. L’équipe a ensuite réduit cette liste à environ 4,1 millions d’astres susceptibles d’appartenir au type de protoétoiles ciblé. Le système d’IA a ensuite passé ces données au crible et généré une liste de 2 226 étoiles ayant environ 85 % de chances d’être des protoétoiles Ae/Be de Herbig.

Vue d’artiste d’une protoétoile entourée de son disque protoplanétaire © NASA / JPL-Caltech

« Un nouveau chapitre passionnant pour l’astronomie »

Les chercheurs ont ensuite validé les résultats en étudiant 145 des étoiles identifiées par l’IA depuis des observatoires terrestres situés en Espagne et au Chili, où ils ont pu mesurer leur spectre lumineux. « Ces observations réalisées au sol montrent à quel point les prédictions de l’IA concernant les astres susceptibles de tomber dans la classification Ae/Be de Herbig se révèlent précises », note Miguel Vioque.

L’une des étoiles cibles est connue sous le nom de Gaia DR2 428909457258627200. Située à 8 500 années-lumière, elle possède une masse 2,3 fois supérieure à celle du Soleil. Sa température de surface est d’environ 9 400 degrés Celsius, contre 5 500 degrés environ pour notre astre, tandis que son rayon s’avère deux fois plus grand. Existant depuis environ six millions d’années, celle-ci est donc considérée, d’un point de vue astronomique, comme une jeune étoile en formation.

« Gaia produit une quantité phénoménale de données, et le recours à l’IA s’avère nécessaire afin de nous aider à y voir plus clair », expliquent les auteurs de l’étude. « Combiner les nouvelles technologies utilisées pour étudier et cartographier la galaxie avec des moyens permettant de passer au crible la montagne de données qu’ils produisent révolutionne notre compréhension de la galaxie. Cette approche ouvre un nouveau chapitre passionnant pour l’astronomie. »

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