Ravivant une hypothèse vieille de près d’un siècle, une nouvelle étude basée sur les données du télescope spatial James-Webb suggère que l’Univers pourrait être deux fois plus vieux que prévu.
« Bizzareries » cosmiques
Il est communément admis dans les cercles scientifiques que le Big Bang s’est produit il y a 13,797 milliards d’années, sur la base du décalage vers le rouge de la lumière émise par les galaxies lointaines, lié à l’expansion du cosmos. Cependant, comme c’est souvent le cas lorsqu’il est question de l’Univers, rien n’est gravé dans le marbre, en raison de notre connaissance incomplète de certaines de ses propriétés les plus fondamentales, et de l’observation de plusieurs « bizarreries » cosmiques.
En avril dernier, James-Webb avait repéré des « galaxies impossibles ». S’étant vraisemblablement formées 300 millions d’années seulement après le Big Bang, celles-ci s’avéraient aussi matures que certaines de leurs homologues vieilles d’un milliard d’années. L’étude de HD 140283, surnommée étoile-Mathusalem, avait de son côté suggéré que l’astre était potentiellement plus vieux que l’Univers lui-même (14,46 milliards d’années).
Pour expliquer ces anomalies, Rajendra Gupta, de l’université d’Ottawa, a récemment relancé l’hypothèse controversée de la « lumière fatiguée », formulée en 1929 par l’astrophysicien américano-suisse Fritz Zwicky comme alternative à la théorie de l’Univers en expansion.
L’idée la sous-tendant est que le décalage vers le rouge attribué à l’expansion soit en fait le résultat de la perte d’énergie de la lumière traversant l’Univers lorsque les photons interagissent avec la poussière, le gaz ou les champs magnétiques. En d’autres termes : le cosmos pourrait être statique et son expansion une illusion.
Une forme hybride de l’hypothèse de la « lumière fatiguée »
Au fil des décennies, les physiciens n’ont pas manqué de pointer certaines de ses « limites », incluant le fait que les étoiles et les galaxies lointaines auraient dû apparaître floues, et qu’une telle hypothèse ne puisse rendre compte de l’évolution de la luminosité du ciel au fil du temps, de l’asymétrie de l’Univers, de son spectre thermique et de l’existence d’un rayonnement de fond cosmologique.
Publiés dans la revue Monthly Letters of the Royal Astronomical Society, les travaux de Gupta proposent une forme hybride de l’hypothèse de la « lumière fatiguée ». Celle-ci a été associée à l’équation de Paul Dirac, impliquant l’interaction des particules au niveau quantique et prévoyant que les constantes physiques fondamentales les régissant varient au fil du temps. Ce qui modifierait le décalage vers le rouge et impliquerait que l’Univers ait en réalité 26,7 milliards d’années.
Bien que le modèle de Gupta s’écarte radicalement du cadre cosmologique dominant, il présente des arguments convaincants justifiant un examen plus approfondi, qui pourrait contribuer à éclaircir les mystères entourant les galaxies primitives et l’âge du cosmos.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
Étiquettes: james-webb, univers
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