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De récentes analyses ont mis en évidence les différents gènes permettant à l’hydre de régénérer différentes parties de son corps, et même de faire repousser sa tête. Une capacité le rendant biologiquement immortel.

Une capacité de régénération hors du commun

L’hydre est une créature d’eau douce de quelques centimètres de long s’apparentant à un tube pourvu d’un appendice de préhension à une extrémité et d’un groupe de tentacules à l’autre. Elle appartient au phylum des cnidaires, un groupe d’invertébrés comprenant les méduses, les anémones de mer et les coraux.

Contrairement à la plupart des animaux, sujets au vieillissement, à la maladie ou à la perte irréversible d’un membre, l’hydre peut constamment régénérer les parties endommagées de son organisme et remplace la totalité de ses cellules tous les 20 jours environ. Dans certains cas, une créature entièrement nouvelle peut même se développer à partir d’un fragment de tissu s’étant détaché.

Bien que des études antérieures aient permis de percer certains des secrets de la régénération spectaculaire de l’hydre, les scientifiques s’attèlent actuellement à déterminer comment les cellules de l’animal sont dirigées pour qu’une nouvelle tête se forme. Dans le cadre de travaux récemment publiés dans la revue Genome Biology and Evolution, une équipe de l’université de Californie s’est penchée sur les gènes impliqués, et sur la façon dont ils étaient contrôlés.

Après avoir mis en évidence plus de 27 000 facteurs génétiques, les chercheurs ont cartographié des sous-ensembles plus petits de plusieurs milliers d’éléments afin d’identifier spécifiquement les interrupteurs du génome n’étant actifs que durant ce processus.

Deux processus impliquant des gènes différents

Les échantillons de tissus analysés provenaient à la fois d’hydres se régénérant et « bourgeonnant », une forme de reproduction asexuée où la créature développe essentiellement une copie d’elle-même. Si le bourgeonnement nécessite également la croissance d’une seconde tête, l’équipe a constaté que cette dernière ne se formait pas de la même manière qu’une tête régénérée après une blessure, impliquant que des gènes différents soient à l’œuvre dans ces deux processus.

« Pendant le bourgeonnement, les gènes semblaient augmenter lentement et constamment dans le temps, tandis que ceux impliqués durant la régénération avaient des expressions plus dynamiques, certains augmentant rapidement puis diminuant, et ayant un pic d’expression à différents moments du processus », explique Aide Macias-Muñoz, co-auteure de l’étude.

Lorsqu’une hydre bourgeonnait, 72 heures étaient nécessaires pour qu’une nouvelle tête se forme, contre 48 heures seulement lors d’une régénération « classique ».

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