
Dans le nord de la Grèce, une association spécialisée dans la protection de la faune sauvage a rapporté le premier cas d’hybridation chien-loup du pays, illustrant le grand retour de ce prédateur iconique en Europe.
Une première en Grèce
Portant sur une cinquantaine d’échantillons provenant de différentes régions de la Grèce continentale, les analyses génétiques récemment menées par l’ONG grecque Callisto ont révélé qu’un individu vivant près de la ville de Thessalonique était à 45 % loup et à 55 % chien.
Une première qui refléterait l’augmentation de la population (actuellement estimée à plus de 2 000 individus) et de l’aire de répartition des loups sauvages en Grèce, se rapprochant des zones urbaines où ils sont davantage susceptibles de croiser la route de canidés domestiques. Selon Callisto, pas moins de trois meutes prospéreraient aux portes d’Athènes.
Bien que ces animaux contribuent à l’équilibre des écosystèmes (en régulant notamment les populations d’ongulés sauvages), leur réintroduction en Europe reste controversée, principalement en raison du nombre élevé d’animaux domestiques qu’ils tuent chaque année.
En Grèce, leur résurgence s’est également traduite par une augmentation des attaques ciblant des humains. Le mois dernier, une fillette de cinq ans jouant sur une plage de la touristique péninsule de Chalcidique avait été mordue et griffée par un animal que les autorités tentaient de capturer.

Proximité génétique
Si le croisement de certaines espèces étroitement apparentées donne généralement naissance à des individus stériles (avec dans le cas des chevaux et des ânes un nombre différent de chromosomes), les chiens et les loups en possèdent chacun 39 paires, ce qui leur permet d’engendrer une progéniture fertile.
Les estimations varient, mais on estime que canidés domestiques (Canis familiaris) et loups gris (Canis lupus) partagent environ 99,96 % de leur patrimoine génétique, avec des chemins évolutifs ayant divergé il y a entre 14 000 et 40 000 ans.
En 2018, une étude avait révélé la présence de « petits blocs d’ascendance canine » dans le génome de 62 % des loups échantillonnés en Eurasie, indiquant des croisements fréquents à l’échelle de milliers d’années. Les États-Unis abriteraient pas moins de 300 000 hybrides chiens-loups.
Il y a deux ans, un hybride chien-renard avait été observé pour la première fois au Brésil.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
Étiquettes: loup, hybride, chien
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