Saisons déréglées, floraison prématurée, migration des animaux décalées… Le dérèglement climatique a un impact sur tous ces éléments. En analysant des données collectées depuis des années, des scientifiques sont parvenus à la conclusion que tous redoutaient : les humains sont grandement responsables dans la modification des saisons sur Terre. 

Les humains responsables du dérèglement des saisons

Le changement climatique, que l’on soit climato-sceptique ou non, est un sujet au cœur des débats et des considérations au niveau international. A la question de savoir qui est le coupable, la plupart des scientifiques s’accordent pour dire que les humains y jouent un rôle majeur. Récemment, en s’appuyant sur des données satellitaires accumulées pendant quatre décennies, des scientifiques experts sur le climat ont conclu que les humains avaient déréglé les saisons au fil des années. Ce que certains appellent « la marche des saisons ». En se basant sur les chiffres et en faisant quelques calculs savants, les auteurs de l’étude sur le sujet affirment qu' »environ 5 changements sur un million » ont une cause naturelle, sans intervention humaine. Cela fait peu…

A la manière de détectives pour un homicide, les climatologues recherchent continuellement des preuves, ce qu’ils appellent également « des empreintes ». Au fil des années, ils ont décelé des signaux humains dans le bruit terrestre concernant les records de température au cours des décennies, la composition des océans et les rapides changements dans l’Arctique… En analysant toutes ces données, les chercheurs ont découvert une certaine irrégularité dans le changement des saisons au niveau de l’atmosphère au-dessus des zones tempérées des Hémisphères nord et sud. Pendant que le réchauffement est reconnu comme global, les étés chauffent beaucoup plus vite que les hivers au niveau de la troposphère. Au niveau physique, le coupable d’un tel changement serait le gaz à effet de serre.

A cause de l’humanité, les saisons terrestres se voient de plus en plus chamboulées

Le changement des saisons est visible

De fait, les données satellitaires et les modélisations informatiques utilisées dans l’étude tombent d’accord de façon bien plus précise qu’avec les moyennes de températures annuelles. Pour comprendre ces phénomènes de façon claire, Ben Santer, auteur principal de l’étude et scientifique atmosphérique au Laboratoire National Lawrence Livermore, compare les résultats à une vague s’abattant sur la plage. Pour chacune des 38 années capturées par les données du satellite, l’équipe de chercheurs a relevé les températures mensuelles les plus basses (creux) et les plus hautes (crêtes). Dans les premières années, les vagues arrivaient doucement (faible amplitude). Lors de la dernière année comprise dans les relevés (2016), les vagues s’abattaient avec des creux bien plus hauts et des crêtes encore plus hautes.

De fait, les modélisations climatiques sont imparfaites et ce n’est pas un secret. Les auteurs de l’étude indiquent à quel endroit les simulations de réchauffement dépassent les températures actuelles et leur attention a été accentuée sur le sujet ces dernières années. Par ailleurs, ils ont passé en revue différentes explications possibles et ont rejeté les inquiétudes parmi les critiques scientifiques affirmant que les modèles surestiment la façon dont la terre se réchauffe. « L’affirmation que la surestimation du réchauffement est seulement due à une grosse erreur dans les modélisations climatiques a déjà été testé ailleurs et cela n’est pas recevable », selon les auteurs. Au final, cinq des six ensembles de données satellitaires montrent que le réchauffement est passé au-dessus de la courbe naturelle. Et les changements ayant lieu des kilomètres au-dessus du sol sont liés à ceux que l’on peut apercevoir à travers nos fenêtres. « Il y a beaucoup d’observations affirmant que le cycle des saisons change et c’est l’une des choses les plus visibles au quotidien avec la floraison des arbres précoce », affirme Friederike Otto, une professeure associée au Programme de Recherche Climatique à l’Université d’Oxford. « Mais jusque là, cela a été compliqué à démêler formellement avec des données statistiques précises ».

Le changement du rythme des saisons est parfaitement visible dans la nature

Pour Santer, cette recherche est un aide-mémoire inconfortable de la tendance générale du climat. « L’accumulation de preuves m’inquiète sérieusement », affirme-t-il. « C’est le genre de choses sur lesquelles vous ne voulez pas avoir raison ».

 

 

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments