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Depuis le début des années 2000, la sécheresse graduelle de notre planète, liée au changement climatique, ne cesse de diviser la communauté scientifique. En 2008, certains se posaient la question pour une ville en pleine Europe comme Barcelone, qui pourrait envisager d’importer de l’eau potable de l’autre côté de la frontière française. Aujourd’hui, cette inquiétude a largement diminué, du moins pour les grandes métropoles européennes. En revanche, la problématique, elle, demeure à l’échelle mondiale.

Un thème récurrent ? 

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la plupart des populations se demandaient quand pourrait avoir lieu une Troisième Guerre mondiale. Aujourd’hui, la situation s’est quelque peu apaisée en Europe, et les inquiétudes ont radicalement changé. Avec la crise économique de 2008, et les conflits qui se déroulent à l’extérieur de l’Europe, cette éventualité n’est plus. Le prochain thème, qui alimenterait le grand conflit mondial, s’est, de plus en plus, depuis des années, concentré autour de l’eau. Ressource vitale pour l’Homme, que ce soit directement ou pour les cultures, l’eau potable est directement liée au changement climatique.

Le lien est évident, et les deux sont indissociables. Premièrement, comme vous le savez tous, le changement climatique qui réchauffe notre planète altère avec une effrayante efficacité nos conditions météorologiques. Plusieurs endroits de la planète connaissent des records de sécheresse et de chaleur. En France, de plus en plus de canicules frappent nos régions. Certains avancent même des pics de 50° à l’horizon 2050 pour notre métropole.  

L’un des endroits les plus fidèles et criants pour observer les effets dramatiques du changement climatique est certainement l’Australie. Le pays, séculaire, enchaîne des sécheresses avec des averses torrentielles, le tout menant à des dégâts colossaux. Parfois même, quand le nord-est du pays est percuté de plein fouet par des moussons exceptionnelles, le sud, lui, est plongé dans une sécheresse hors normes. Le mois de janvier 2019 a été un record en Australie méridionale. C’est le plus chaud jamais enregistré dans la région. Au sein de certaines régions, le thermomètre flirtait même avec les 50°.

Un conflit inéluctable

Que ce soit l’Australie ou la France, n’importe quel lieu sur la planète est touché par le changement climatique. Les échelles ne sont, pour le moment, pas les mêmes, mais on s’aperçoit déjà qu’à Paris, 78 mm de pluie en 24 heures ont été atteints l’année dernière, constituant un record depuis 1873. Les étés sont de plus en plus chauds, les températures sont déréglées. Ce n’est, en revanche, pas la région du monde la plus sujette à la pénurie d’eau.

Des études ont montré que la demande mondiale en eau va augmenter de 20 à 30 % d’ici 2050. La population mondiale est de plus en plus nombreuse, et la sécheresse s’intensifie. Ainsi, la crainte d’un problème de type hydrique est de plus en plus importante. Plus de 4 milliards de personnes, c’est-à-dire environ la moitié de l’humanité, connaissent une importante pénurie d’eau pendant au moins un mois par an. 

La crainte autour de la ressource hydrique, ou ressource en eau, s’étend à toutes les eaux, mais particulièrement l’eau potable. Que ce soit pour l’homme et sa population, le bétail ou encore les plantes, l’eau constitue une ressource limitée, que ce soit en quantité ou en qualité. Une étude a montré que depuis 2010, 279 conflits, au minimum, ont éclaté autour de l’eau. Les zones les plus préoccupantes sont le Nil, le Gange, l’Indus, la relation Tigre-Euphrate et le Colorado. Plus globalement, les pays risquant le plus de manquer d’eau, sont, à terme, situés en Afrique et en Asie

Comment réagir ?

Afin de répondre à cette nouvelle demande portant sur une ressource de plus en plus rare, les scientifiques s’intéressent à de nouvelles méthodes, avant-gardistes. On peut notamment citer les solutions permettant de filtrer l’eau potable depuis l’air, afin de la convertir en eau consommable. Plus généralement, au lieu de chercher à en produire toujours plus, certaines régions doivent impérativement arrêter la surexploitation de la ressource. 

La pollution est également un des enjeux majeurs concernant l’accès à l’eau : la réduire pourrait apparaître comme une solution efficace à court terme. Plus de 50 millions d’Américains boivent par exemple une eau du robinet contaminée par le plomb, polluants et des bactéries fécales. En Russie, les trois quarts des lacs, mais également des rivières, comportent une eau impropre à la consommation, à cause des systèmes de traitement trop usés. Quoi qu’il en soit, les conflits risquent de se multiplier dans les prochaines années. La ressource étant vitale, certains pays pourraient bien utiliser la force, notamment sur des questions autour de barrages. L’eau potable est d’ores et déjà une question diplomatique…

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