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Hubble menacé par Starlink ? D’ici 2040, les satellites gâcheront presque toutes les photos des télescopes spatiaux

Une étude récente de la NASA montre qu’à l’horizon 2040, près de 96 % des images capturées par certains télescopes spatiaux pourraient contenir des traînées provoquées par des satellites. Cette multiplication rapide des objets en orbite basse autour de la Terre pose des défis importants à l’astronomie.

Le télescope spatial Hubble en orbite au-dessus de la Terre, avec plusieurs traînées lumineuses de satellites traversant le ciel étoilé.
Le télescope Hubble, perturbé par le passage fréquent de satellites qui brouillent désormais son champ d’observation. – DailyGeekShow.com / Image Illustration

L’explosion du nombre de satellites en orbite basse multiplie les perturbations sur les clichés scientifiques

Depuis 2019, le nombre de satellites en orbite basse est passé d’environ 2 000 à plus de 15 000. Selon les estimations, plus de cinq cent soixante mille satellites pourraient être actifs d’ici 2040. Ces engins traversent régulièrement le champ de vision des télescopes spatiaux.

En laissant des traînées lumineuses persistantes sur les images, ils affectent la qualité des observations. Les télescopes comme Hubble, SPHEREx, Xuntian ou ARRAKIHS rencontrent des difficultés croissantes. Une image altérée devient moins fiable, ce qui complique le traitement des données et peut rendre certaines observations inutilisables.

Désormais, cette pollution visuelle ne concerne plus seulement les instruments d’observation terrestre. Elle touche aussi les télescopes spatiaux, initialement conçus pour échapper à l’atmosphère et à la pollution lumineuse générée depuis le sol.

Les simulations de la NASA prévoient un taux de contamination élevé des données d’ici 2040

Alejandro Borlaff, chercheur au centre Ames de la NASA, a mené une étude sur l’impact futur des constellations de satellites artificiels. Son équipe a simulé 18 mois d’observations afin d’évaluer l’exposition de quatre télescopes à différentes densités de satellites.

Les résultats révèlent que trois de ces instruments pourraient voir jusqu’à 96 % de leurs images traversées par une traînée lumineuse résiduelle. Hubble serait un peu moins exposé, avec environ un tiers de ses images concernées, grâce à son champ de vision restreint.

Les dimensions et la brillance croissante des satellites renforcent les nuisances optiques

Les nouveaux satellites disposent de panneaux solaires beaucoup plus grands que ceux des générations précédentes, atteignant parfois trois mille mètres carrés. Cette taille accentue leur visibilité, les rendant parfois aussi brillants que certaines planètes.

Ils réfléchissent non seulement la lumière du Soleil, mais aussi celle de la Terre et de la Lune. Cette combinaison de réflexions multi-sources simultanées augmente le risque d’interférences avec les observations astronomiques sensibles, notamment lors de la détection d’objets faibles ou en mouvement.

Des pistes techniques existent, mais leur mise en œuvre dépend d’un consensus international

Les chercheurs proposent plusieurs solutions pour préserver la qualité des données astronomiques. Ils recommandent, par exemple, d’abaisser les orbites des satellites sous celles des télescopes, ou de partager leurs données de position en temps réel.

Ils suggèrent également de limiter le volume de satellites déployés. Toutefois, la mise en œuvre de ces mesures suppose une coopération entre agences spatiales, gouvernements et acteurs privés. Sans cadre réglementaire commun, ces initiatives restent difficiles à appliquer.

Par ailleurs, la dimension économique complique encore le processus. Starlink exploite actuellement la majorité des satellites en service. Cependant, l’arrivée de nouveaux opérateurs commerciaux pourrait redistribuer les parts de marché, rendant toute régulation encore plus complexe.

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