Depuis plus d’un an, la Chine et les Etats-Unis ont une relation relativement conflictuelle sur le plan économique. Ces tensions se sont matérialisées en ce que les médias appellent “une guerre commerciale”. Les deux puissances mondiales tentent d’impacter l’économie de chacune par des mesures telles que des taxes sur les importations. Mais les Etats-Unis, en signant un décret interdisant au géant chinois Huawei de commercialiser ses produits sur le territoire américain, relance de plus belle la compétition. Dans tout ça, où se situe la France, partenaire commerciale des deux pays ?
Huawei est une entreprise en pleine croissance. Un rapport établi en novembre par l’International Data Corporation place la firme en deuxième position sur le marché mondial des smartphones, passant ainsi devant Apple. Sa croissance continue depuis, et l’entreprise cherche à se développer et travaille sur ses futurs smartphones, notamment le Mate X qui sera pliable.
Mais la firme chinoise fait plus parler d’elle pour son potentiel viol de données plutôt que pour la croissance de ses ventes. En effet, un certain nombre de pays, dont les Pays-Bas mais aussi (et surtout) les Etats-Unis, accusent la firme d’espionnage économique et industriel par l’intermédiaire de ses smartphones. Des personnalités politiques américaines affirment la connexion entre l’entreprise et les autorités politiques chinoises. Le sénateur républicain de l’Arkansas Tom Coton a déclaré ce mercredi que : « Les sociétés chinoises de télécommunications comme Huawei sont en fait le bras du Parti communiste chinois, chargées de collecter des informations. » Huawei ainsi que la Chine rejettent ces accusations. L’entreprise de smartphones, qui travaille actuellement sur la 5G et souhaite être l’actrice principale de son déploiement dans le monde, déplore la situation.
Si le décret de Donald Trump n’impacte pas vraiment les finances de Huawei, puisque l’entreprise chinoise ne réalise que 6,6 % de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis, il détériore en revanche l’image de marque de l’entreprise. Et cela a une grande importance puisque d’autres partenaires économiques peuvent s’en éloigner. La France a justement un positionnement particulier sur la question.
La France veut bénéficier du soutien de Huawei mais demeure prudente.
A l’occasion du salon Vivatech, Emmanuel Macron s’est exprimé sur le sujet. S’il estime qu’une guerre commerciale n’est pas un choix “judicieux”, en raison de l’importance du multilatéralisme dans l’économie mondiale, il précise l’importance de la sécurité de la France. “Notre perspective n’est pas de bloquer Huawei ou toute autre entreprise, c’est de préserver notre sécurité nationale et la souveraineté européenne. »
La France compte investir dans la 5G, car ces réseaux sont essentiels pour le développement des voitures autonomes, des villes intelligentes ou encore les objets connectés qui feront partie du quotidien des Français d’ici les années à venir. Selon RTL France, Huawei est déjà en train d’effectuer des “opérations pilotes” avec Bouygues ou Orange, deux des acteurs de la téléphonie mobile les plus importants sur le territoire.
A l’heure actuelle, la France ne peut se passer des services de Huawei si elle compte poursuivre le développement de la 5G et plus globalement accroître la qualité de sa technologie. S’il existe des entreprises européennes qui travaillent sur la 5G, notamment Nokia, leurs recherches n’ont pas abouti à des résultats aussi bons que ceux de l’entreprise chinoise.
La France, à l’instar des pays européens, dépendra des géants américains et chinois
C’est l’enjeu principal auquel est confronté le pays. Emmanuel Macron avait insisté sur l’importance de préserver la souveraineté nationale, autrement dit que la France conserve son autonomie sur certains pans de son économie. Mais cela paraît impossible, dans un contexte où la France dépend déjà des GAFA et potentiellement bientôt de Huawei.
Le système économique mondial actuel fait que les relations d’interdépendance entre les pays n’ont jamais été aussi fortes. Et ce, dans tous les secteurs. C’est pourquoi la France, comme beaucoup d’autres pays, cherche à trouver une autonomie entre toutes ses coopérations politiques et économiques. Car la dépendance est ce qui la rend vulnérable. Des mesures sont donc en cours d’élaboration, notamment la taxe GAFA, pour tenter d’équilibrer la balance. Mais ce combat semble presque perdu d’avance tant les géants américains sont présents en France, voire quasi indispensables dans le quotidien des Français.
Concernant Huawei et plus globalement les entreprises chinoises qui investissent sur le territoire français, la situation est encore floue. La France ne peut se permettre d’adopter une attitude aussi virulente ou de prendre des mesures aussi radicales avec des entreprises chinoises comme le font les Etats-Unis. La France dépend plus de la Chine que la Chine ne dépend d’elle (voir l’infographie). Et des partenariats, concernant la 5G mais aussi d’autres domaines, ont déjà été engagés.
La France peut-elle retrouver sa souveraineté économique au niveau technologique ?
Cela semble très mal parti. La France ne dispose pas de la technologie nécessaire pour se passer de ses collaborations avec les entreprises étrangères, qu’elles soient chinoises ou américaines. Si des firmes françaises sont en pleine croissance et se présentent comme des alternatives aux géants, notamment le moteur de recherche Qwant par rapport à Google, cela n’est pas suffisant pour le moment. Il est difficile pour les consommateurs de changer leurs habitudes, en particulier lorsque les services proposés par les entreprises françaises semblent moins performants et fonctionnels que ceux que les Américains et Chinois proposent actuellement.
Ken Hu, CEO de Huawei et présent au salon Vivatech, démontre sa volonté de maintenir une proximité avec la France. Il a déclaré que la France était « en bonne position pour être au cœur de l’innovation dans le monde ».
Que pensez-vous de la relation entre Huawei et la France ?
Par Yasmine Amimoussa, le
Source: Le Monde
Étiquettes: france, Huawei, Etats-Unis, vivatech
Catégories: Technologie, Actualités
Dans le « dernier tango à Paris », il y avait du beurre……aujourd’hui…..il n’y a plus rien !!!!! donc s’est à sec que les eureopéens vont subir…
Les USA n’ont jamais aimé la concurrence, jamais! Question espionnage des GSM, par exemple, ils ont toujours été les premiers sur le coup! Merckel doit encore entendre des échos lors de ses conversations! Et que dire des « portes dérobées » dissimulées à leur intention (des services d’espionnage) par les créateurs de logiciels « made in USA ». Je crois qu’ils n’apprécient vraiment pas la fable de l’arroseur arrosé…
De toute façon la marque à perdue sa licence Android.
Et oui Google est aussi de la partie.
Sans Android la marque va devoir revoir leur cahier des charges pour mettre un nouvel OS dans ses smartphones et avoir son propre store.
C’est pas gagné.
Je ne me fais aucun soucis pour eux !!!! ils sont bien plus forts que les US c’est bien pour ça que Trump essaie de tout faire pour les détruire !!
Les états unis refusent que les autres pays les dépassent au niveau technologies. Pour ce faire tout est bon: les accuser d ‘ espionnage, terrorisme et autres .Ils veulent régner en maître sur le monde. Le malheur, en face d ‘ eux il n ‘ y a que du vent .