Deux hommes se tiennent la main via Shutterstock

Des chercheurs de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA) affirment avoir trouvé un lien entre la génétique et l’homosexualité. Pour mener à bien leur étude, ils ont effectué des tests sur 37 jumeaux : dans chaque paire, l’un est homosexuel et l’autre est hétérosexuel. Grâce à un algorithme, ils ont pu prédire quels hommes étaient gays avec 67 % de précision. Il faut toutefois se méfier des résultats d’une telle étude pour plusieurs raisons, SooCurious vous explique pourquoi.

Le débat sur les origines de l’homosexualité divise la communauté scientifique depuis plusieurs années. Le thème de la génétique a été abordé à plusieurs reprises, les frères d’un homme homosexuel ont en effet 10 % de chances de posséder la même orientation sexuelle. Un chiffre qui augmente pour les jumeaux avec 45 % des cas. En 2014 déjà, une étude menée sur des frères gays montrait que des segments d’ADN sur le chromosome X et sur le chromosome 8 étaient associés à l’homosexualité.

Il faut toutefois pouvoir comprendre si l’homosexualité est due aux gènes ou à l’environnement, mais l’une des hypothèses plausibles est qu’il s’agisse d’un mélange de ces deux facteurs : l’épigénétique. Cette discipline s’intéresse aux changements des gènes selon l’expérience ou le comportement. Une équipe de chercheurs de la prestigieuse UCLA s’est basée sur l’épigénétique pour comprendre si l’homosexualité y est liée.

Une molécule d’ADN via Shutterstock

Ils ont effectué des tests sur 37 paires de jumeaux, dont l’un d’entre eux est homosexuel, mais aussi sur 10 frères hétérosexuels. Les scientifiques disent avoir trouvé des marqueurs sur les génomes pouvant définir l’orientation sexuelle des sujets. Ces marqueurs sont des groupements méthyles : la méthylation est un procédé durant lequel des molécules s’attachent aux gènes et modifient leur activité. Ils peuvent être hérités des parents mais également se manifester après la naissance, selon des facteurs environnementaux, explique Sciences et Avenir.

Afin de mener à bien l’étude, les chercheurs se sont servis d’un logiciel pour analyser plusieurs marqueurs sur le chromosome X leur permettant de prédire l’orientation sexuelle, ce qu’ils ont réussi à faire avec 67 % de précision en utilisant plusieurs combinaisons. La communauté scientifique reste toutefois perplexe, notamment car les résultats ont varié selon les paires de jumeaux, et qu’ils n’ont été obtenus qu’avec cinq marqueurs différents. En outre, les spécialistes indiquent que le nombre de personnes testées n’est pas assez conséquent pour que les résultats soient avérés. 

Présentée à la conférence American Society of Human Genetics (la société américaine de la génétique humaine), cette étude controversée n’a pas fait l’unanimité, entraînant même l’un de ses auteurs, Tuck Ngun, à quitter le groupe de recherche. Les résultats obtenus sont toutefois intrigants, et semblent certifier l’hypothèse que l’épigénétique est liée à l’orientation sexuelle. Faites-vous confiance à cette étude ou pensez-vous que la réponse est ailleurs ?

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