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Une étude publiée dans Scientific Reports de la revue Nature, rapportant les efforts d’une équipe de chercheurs qui a observé en détail comment la durée de vie est écrite au cœur de l’ADN du vivant, explique que l’espérance de vie de l’humain, sans intervention extérieure ni progrès médicaux et sociaux, est « naturellement » de 38 ans.

L’espérance de vie dans l’ADN pour aider à la protection des espèces

Benjamin Mayne, l’auteur principal, biologiste moléculaire et bio-informaticien, explique sur The Conversation que si la compréhension du processus de vieillissement est très importante dans la recherche sur l’écologie et la biomédecine, la science en savait très peu sur l’espérance de vie du vivant, où des différences considérables sont constatées : qu’est-ce qui, par exemple, définit que le gobie nain est un petit poisson vivant huit semaines, tandis que des spécimens de requins du Groenland ont vécu plus de 400 ans ?

« Connaître l’espérance de vie des animaux sauvages est fondamental pour la gestion de la vie sauvage et sa protection. Pour les espèces menacées, elle peut être utilisée pour comprendre quelles populations sont viables. Dans l’industrie, comme celle de la pêche, elle peut être utilisée pour déterminer les restrictions selon des modèles de population », explique-t-il.

Les chercheurs ont donc développé des « horloges » à ADN, afin de déterminer à quel rythme se produit chez un animal un changement au cœur de l’ADN, nommé méthylation. La méthylation, en un mot, active des fonctions de gènes, auxquelles le vieillissement peut être lié. Ainsi, en utilisant 252 génomes complets de vertébrés (les chercheurs ont isolé 42 gènes dans lesquels la méthylation intervient) et en les comparant avec d’autres bases de données recueillant des espérances de vie connues d’espèces, les chercheurs ont pu comparer l’espérance de vie inscrite dans l’ADN des espèces et l’espérance de vie effective.

La vie est souvent plus courte que l’ADN le définit… sauf chez l’homme

Ainsi, l’équipe de chercheurs a pu déterminer que l’espérance de vie de la baleine boréale, connue pour être le mammifère vivant le plus longtemps, est de 268 ans. Soit 57 ans de plus que l’âge du plus vieux spécimen de l’espèce. De même, la tortue géante de l’île Pinta a une espérance de vie de 120 ans — le dernier spécimen de l’espèce est décédé en 2012 à 112 ans.

L’espérance de vie « naturelle » des humains est ainsi de 38 ans. Les chercheurs expliquent la différence : « Les humains d’aujourd’hui semblent être une exception dans cette étude, du fait des avancées dans la médecine et les conditions de vie qui ont étendu l’espérance de vie moyenne. »

Mayne espère, avec cette étude, pouvoir contribuer à une meilleure protection des espèces : « Tandis que davantage de scientifiques assemblent le génome d’autres animaux, notre méthode prouve que leur espérance de vie est prête à être estimée. Cela a un poids considérable pour l’écologie et la conservation de nombreuses espèces, qui ont besoin d’une meilleure gestion de la vie sauvage. »

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Courty
Courty
4 années

Faux , jai des ancetres qui ont vecu jusqu a 95 ans et plus 103…. il y a 300 ans, d apres genealogie , certains etqient plus solides que des jeunes qui chope le cancer a cause de la pilule de leur mere et d autres medicaments recents

sangmelima
sangmelima
4 années

Totalement faux ! A l’époque dite « moyen âge » (pour ne citer que cette longue période) les vieillards dépassant les 80 ans n’étaient pas si rares… mais il ne faut pas perdre de vue que le récit des époques passées a été consciencieusement réécrit par les « historiens » et autres pseudos intellos… Lire la suite »