Une récente découverte scientifique a révélé l’existence d’une guêpe parasitoïde qui pond ses œufs à l’intérieur de mouches des fruits vivantes. Cette espèce, jusqu’alors inconnue, se développe à l’intérieur de son hôte avant d’en jaillir d’une manière rappelant les créatures terrifiantes des films de science-fiction. Cette découverte, effectuée par des chercheurs du Mississippi, soulève de nombreuses questions sur les mécanismes d’infection des guêpes et sur ce que nous ignorons encore du monde qui nous entoure. L’équipe a publié ses conclusions dans la revue Nature.
Une découverte fortuite
L’espèce de guêpe récemment découverte a été baptisée Syntretus perlmani par l’équipe de scientifiques. Cette guêpe se distingue par sa capacité à infecter des mouches des fruits adultes et vivantes, ce qui la rend unique. En effet, d’autres espèces de guêpes parasitoïdes ciblent généralement des stades plus vulnérables de développement, comme les larves ou les nymphes. Mais ici, S. perlmani parvient à infecter des hôtes adultes en pleine santé.
Cette découverte s’est faite par hasard alors que les chercheurs du Mississippi travaillaient dans un jardin à collecter des spécimens de Drosophila affinis, une espèce commune de mouche des fruits. L’équipe ne cherchait initialement pas de guêpes, mais plutôt des nématodes, lorsqu’ils ont trouvé une larve de guêpe dans l’abdomen d’une mouche.
Le biologiste Logan Moore, auteur principal de l’étude, décrit cette découverte comme une surprise totale. L’événement est survenu lors de la dissection de mouches, un processus courant dans la recherche scientifique, mais cette fois, l’observation fut bien différente des autres.
Une reproduction macabre
Le processus de reproduction de S. perlmani est aussi fascinant qu’effrayant. La guêpe utilise un organe appelé ovipositeur, semblable à un dard, pour injecter un œuf dans l’abdomen d’une mouche adulte. Cet œuf se transforme ensuite en larve, qui se développe dans le corps de son hôte pendant environ 18 jours. Une fois sa croissance terminée, la larve perce l’abdomen de la mouche pour en sortir, tuant ainsi son hôte.
Une fois sortie, la larve de guêpe se déplace un certain temps avant de s’enterrer dans le sol pour entrer dans une phase de cocon, qui dure environ 23 jours. Après cette période, elle émerge sous forme d’adulte prête à recommencer le cycle de reproduction.
Un écosystème complexe
L’une des découvertes les plus intéressantes des chercheurs est que S. perlmani ne se limite pas à infecter une seule espèce de mouche des fruits. En laboratoire, les scientifiques ont découvert que cette guêpe pouvait également parasiter Drosophila acutilabella, une autre espèce courante. De plus, ils ont détecté des traces d’ADN de la guêpe dans des échantillons de Drosophila melanogaster, l’une des espèces les plus étudiées au monde en raison de son importance dans la recherche génétique.
La découverte que cette guêpe pourrait avoir un impact sur plusieurs espèces de mouches des fruits pose des questions importantes pour la science. Si cette guêpe est capable d’infecter un aussi large éventail d’hôtes, cela pourrait signifier qu’elle joue un rôle plus important dans l’écosystème que nous ne l’avions initialement pensé.
Les mouches drosophiles, notamment D. melanogaster, sont utilisées en laboratoire depuis des décennies pour étudier la génétique, car elles partagent de nombreux gènes avec les humains. Ces petites créatures sont omniprésentes dans la vie quotidienne, notamment autour des fruits en décomposition. Cependant, malgré leur abondance et leur utilité scientifique, S. perlmani était passée inaperçue jusqu’à cette découverte récente.
Une découverte tardive mais cruciale
Les scientifiques sont restés perplexes quant à la raison pour laquelle cette guêpe n’a été découverte que récemment, malgré l’intensité des recherches menées sur les mouches des fruits depuis des siècles. Comme l’explique Logan Moore, cela peut s’expliquer par le fait que personne ne s’attendait à ce qu’une guêpe parasitoïde puisse infecter des mouches adultes.
Les insectes adultes sont généralement mieux protégés que les larves, grâce à leur exosquelette plus robuste et leur mobilité. Ces caractéristiques rendent généralement les adultes plus difficiles à parasiter, ce qui a pu contribuer au fait que cette espèce est passée inaperçue pendant si longtemps.
Moore et son équipe estiment que S. perlmani a une distribution géographique assez vaste, couvrant plusieurs États américains tels que le Mississippi, l’Alabama et la Caroline du Nord. De plus, les données ADN suggèrent que la guêpe est également présente à travers l’est des États-Unis. Ces résultats indiquent que cette espèce de guêpe est bien plus répandue que ce que l’on aurait pu imaginer. Pour aller plus loin, découvrez 9 parasites effrayants capables de contrôler l’esprit de leurs hôtes en les transformant en zombies.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Live Science
Étiquettes: parasite, mouches, guêpes
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