La découverte de plantes et d’insectes fossilisés dans une carotte de sédiments forée il y a une trentaine d’années au Groenland indique que la plus grande île au monde était dans un passé géologique pas si lointain une immense toundra arctique abritant une riche biodiversité.
Des preuves claires
La calotte glaciaire du Groenland, qui mesure jusqu’à 3 kilomètres d’épaisseur, fond actuellement à un rythme soutenu sous l’effet de la hausse des températures mondiales. Si elle disparaissait complètement, ce qui, selon les scientifiques, prendrait des siècles, le niveau des mers augmenterait de 7,2 mètres, submergeant les villes côtières du monde entier.
Quelques mois seulement après avoir démontré que le nord-ouest de l’île était vierge de glace il y a environ 400 000 ans, Paul Bierman, de l’université du Vermont, et ses collègues ont cherché à savoir si un tel constat s’était appliqué, à un moment donné de son histoire, à l’ensemble du Groenland.
Pour ce faire, ils ont étudié la composition de la carotte GISP2. Forée dans la partie centrale de l’île en 1993, celle-ci s’est avérée renfermer en plus des sédiments habituels, des restes d’insecte, des spores de champignon, des écailles de bourgeon de saule et une graine de pavot arctique.
« De telles découvertes prouvent que le paysage du Groenland était autrefois très différent, avec la présence de plantes fossilisées caractéristiques des zones dépourvues de glace », détaille Bierman. « Ils nous avertissent que nous pourrions très probablement perdre sa calotte glaciaire si le réchauffement se poursuit au rythme actuel. »
La plus grand île du monde dépourvue de glace il y a environ 1 million d’années
On estime que la dernière déglaciation complète du Groenland a été en grande partie causée par des changements dans l’orbite de la Terre. Sur la base d’analyses antérieures, l’épaisse couche de glace recouvrant actuellement l’île aurait commencé à se former il y a un million d’années environ.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue PNAS, pris dans leur ensemble, ces résultats illustrent une nouvelle fois l’importance de réduire rapidement, et significativement, nos émissions de gaz à effet de serre.
Début juin, des chercheurs avaient identifié des virus géants sur la calotte glaciaire du Groenland, qui pourraient contribuer à atténuer sa fonte.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: Groenland, réchauffement climatique, arctique
Catégories: Écologie, Actualités