— Pong Ch / Shutterstock.com

Si les pandémies relativement anciennes, comme celle de grippe espagnole en 1918, sont largement documentées, la nature du virus responsable de centaines de millions d’infections à la fin du XIXe siècle n’a jamais pu être clairement établie.

Des parallèles évidents

En 1889, une mystérieuse maladie respiratoire apparaissait en Russie et se répandait ensuite dans le monde entier, déclenchant au moins trois vagues de contamination au cours des années suivantes. Aujourd’hui, plusieurs scientifiques estiment que cette « grippe russe » a pu être causée par un coronavirus similaire au SARS-CoV-2.

Il existe des similitudes troublantes entre ces deux pandémies. L’explosion des cas de grippe russe a également entraîné la fermeture des écoles et des lieux de travail, les personnes infectées ont souvent perdu le goût et l’odorat, et certaines ont souffert de symptômes persistant pendant des mois.

D’une manière générale, la grippe russe semble avoir tué beaucoup plus de personnes âgées que d’enfants, contrairement aux virus de la grippe, qui avaient tendance à être aussi mortels pour ces deux catégories de population, selon les archives historiques disponibles (comprenant des dossiers médicaux gouvernementaux ainsi que des articles issus de journaux et de revues scientifiques).

Gravure sur bois par E. Guillaumin, 1889 — © Wellcome Images

Bien que ces caractéristiques ressemblent étrangement à celles de la pandémie actuelle, « l’idée que la grippe russe ait pu être causée par un coronavirus reste à ce stade spéculative », estime Peter Palese, chercheur sur la grippe enseignant à l’École de médecine du mont Sinaï (New-York). Toutefois, si certains experts partagent cet avis, d’autres estiment qu’il existe des preuves tangibles à même d’étayer cette idée, n’ayant tout simplement pas encore été découvertes.

La recherche de preuves tangibles s’accélère

Des chercheurs réputés comme Jeffery Taubenberger de l’Institut national de allergies et des maladies infectieuses, et John Oxford, de l’université Queen Mary de Londres, examinent actuellement des échantillons de tissus pulmonaires antérieurs à la pandémie de grippe espagnole de 1918, dans l’espoir d’identifier des traces du mystérieux virus.

La découverte de matériel génétique viral dans les échantillons étudiés pourrait également offrir aux chercheurs un meilleur aperçu de l’issue de la pandémie de grippe russe (les journaux et documents de l’époque offrant très peu d’informations à ce sujet).

Si un coronavirus se révélait effectivement à l’origine de cet épisode pandémique survenu à la fin du XIXe siècle, certains scientifiques estiment qu’il pourrait encore circuler sous la forme de l’un des quatre coronavirus connus pour provoquer le rhume plutôt que des affections potentiellement mortelles.

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