Un rein de porc génétiquement modifié a été transplanté pour la première fois avec succès chez un patient vivant. Plusieurs jours après la procédure, les rapports indiquent que l’homme se porte bien.
Une grande première
Si les greffes peuvent sauver et prolonger des vies, le nombre d’organes disponibles provenant de donneurs humains se révèle actuellement très limité. Afin de remédier à cette pénurie, les chercheurs se tournent depuis plusieurs années vers la transplantation d’organes provenant de porcs, en raison de leur taille similaire.
Bien évidemment, ceux-ci ne peuvent pas être greffés tels quels : l’outil d’édition génétique CRISPR est utilisé pour supprimer certains gènes et en insérer d’autres, ainsi que pour éliminer les rétrovirus porcins susceptibles de provoquer des rejets.
Si les deux patients à avoir reçu des greffes de cœur de porcs génétiquement modifiés n’avaient pas survécu plus de quelques semaines, jusqu’à présent, celles de reins se sont révélées prometteuses, fonctionnant chez des patients en état de mort cérébrale pendant l’intégralité de la période de suivi (jusqu’à deux mois).
Last Saturday, Richard Slayman made history: He became the first living person to receive a genetically modified kidney from a pig, surgeons at Massachusetts General Hospital in Boston said. https://t.co/SlOuMTQ3ay
— TODAY (@TODAYshow) March 21, 2024
Le 16 mars dernier, Richard Slayman, âgé de 62 ans et souffrant d’une maladie rénale en phase terminale, est devenu le premier patient vivant à recevoir une greffe de rein de porc. Opéré à l’hôpital général du Massachusetts, le patient se rétablit bien et devrait prochainement quitter l’établissement. « J’y ai vu non seulement un moyen de m’aider, mais aussi un moyen de donner de l’espoir aux milliers de personnes qui ont besoin d’une greffe pour survivre », a t-il expliqué dans un communiqué.
Une procédure destinée aux patients ayant épuisé toutes les autres options thérapeutiques
La procédure a été réalisée dans le cadre du protocole d’accès élargi (EAP) de l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA). Généralement proposé aux patients atteints d’une maladie potentiellement mortelle et ayant épuisé toutes les autres options thérapeutiques, celui-ci leur permet de tester des approches expérimentales.
Selon les médecins de Slayman, son opération constitue un jalon important pour la « xénotransplantation », ou transplantation d’organes d’animaux chez l’humain, qui permettrait de réduire significativement les listes d’attente pour les greffes.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
Étiquettes: greffe, organe, xenotransplantation
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