Dans un accord conclu avec l’US National Labor Relations Board (organisme gouvernemental américain pour la protection des droits du travail), la firme californienne s’engage à notamment rappeler à tous ses employés leurs droits de s’exprimer librement sur leur environnement et leurs conditions de travail.
UN ENGAGEMENT POUR LES DROITS DU TRAVAIL
Cela fait suite aux plaintes de nombreux employés affirmant que la firme faisait la sourde oreille, ou alors punissait pour toute critique qu’ils lui faisaient parvenir – un employé a même été licencié pour, selon lui, avoir exposé ouvertement des opinions conservatrices. Celui-ci, auteur d’un mémo attaquant l’idée de parité homme-femme et de diversité au travail, suscita la polémique dans le monde de la tech américaine et fut remercié (vous pouvez retrouver le mémo ici).
« Google prévoit d’exposer aux employés les droits qu’ils ont, travaillant sous la loi fédérale, tels que la possibilité de débattre sur les conditions de travail, explique Jenn Kaiser, porte-parole de l’entreprise. Et assurera aux employés que Google ne ripostera pas à l’exercice de ces droits. »
DES MANIFESTATIONS À LA SUITE D’ACCUSATIONS DE HARCÈLEMENT ET D’AGRESSION SEXUELLE
En octobre 2018, le New York Times accusait Google d’avoir protégé ses hauts cadres impliqués dans des affaires d’agression sexuelle, offrant notamment 90 millions de dollars de primes de départ à un haut cadre iconique, Andy Rubin, connu comme le « fondateur d’Android ». Des employés ont alors organisé des manifestations dans les différentes branches du groupe à travers le monde (20.000 manifestants auraient suivi le mouvement), insatisfaits de la réponse du groupe : en effet, le PDG Sundar Pichai avait assuré dans un mémo que 48 employés avaient été licenciés, sans prime, pour harcèlement sexuel.
« Comme le montrent le récent article et la réponse des exécutifs, ces problèmes remontent jusqu’au sommet de la hiérarchie. ASSEZ. Rassurer le public ne changera rien : nous avons besoin de transparence, de responsabilité et de changements structuraux », écrivaient les organisateurs de la manifestation dans un communiqué de presse, pour les actions menées par les employés à la suite de l’article du Times, début novembre 2018.
Quelques mois plus tard, Wired révélait que des organisatrices des manifestations faisaient face à des pressions de leur hiérarchie : Claire Stapleton et Meredith Whittaker, employées de longue date, ont par exemple vu leurs responsabilités être attribuées à d’autres, ou ont fait face à un mur de silence de la part de leurs supérieurs. Google démentait à l’époque toute « vengeance » sur les initiatives prises par les employés.
PLUS DE TRANSPARENCE POUR LE GÉANT DE LA SILICON VALLEY
Google s’est donc engagé à rappeler la liberté d’expression à ses employés ce qui, logiquement, doit impliquer plus de transparence dans la manière qu’a la firme de résoudre les dissensions avec ses employés. Celle-ci, à la suite des manifestations, avait déjà promis une refonte de ses politiques internes, de faire cesser les traitements arbitraires des conflits et d’agir et de communiquer avec davantage de transparence. La firme, dépassée par les polémiques, semble donc faire amende honorable, contrainte de rappeler à ses employés ce qu’elle devra, elle-même, respecter à l’avenir.
Par Victor Chevet, le
Source: BBC
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