Dans le Golfe d’Oman, des chercheurs ont découvert une « zone morte » plus grande que l’Écosse. Quasiment dépourvue d’oxygène, l’eau asphyxie les espèces qui y vivent. Une véritable catastrophe environnementale qui ne semble pas prête de se résoudre.  

 

Une “zone morte” plus grande que l’Écosse

Publiée dans Géophysicial Research Letters, cette nouvelle étude dirigée par Bastien Queste de l’Université d’East Anglia, en collaboration avec l’Université Sultan Qaboos d’Oman, confirme une baisse impressionnante de l’oxygène dans une partie du Golfe d’Oman.

L’oxygène n’y est quasiment pas présent, « l’océan étouffe », comme l’explique Bastien Queste. Déjà grande comme l’Écosse, cette zone morte est en train de s’étendre.

« Notre recherche montre que la situation est en fait pire que ce que l’on redoutait – et que la zone morte est vaste et en croissance […] Bien sûr, tous les poissons, plantes marines et autres animaux ont besoin d’oxygène, donc ils ne peuvent pas survivre là-bas. C’est un véritable problème environnemental, avec des conséquences désastreuses pour les humains qui dépendent des océans », indique le directeur de l’étude. 

 

Des recherches complexes

Auparavant, les chercheurs ne pouvaient pas collecter facilement les données dans cette zone, jusque-là difficile d’accès, à cause de la piraterie et des tensions géopolitiques. Les scientifiques ont alors utilisé des robots sous-marins : les Seagliders. Pendant des mois, ils ont parcouru l’océan.

« Nous avons à peine des données recueillies depuis près d’un demi-siècle à cause de la difficulté d’envoyer des navires là-bas », a expliqué Bastien Queste. Pour parfaire leurs recherches, des planeurs ont été utilisés pour construire une image des niveaux d’oxygène sous-marins.

En plus de découvrir une « zone morte » très étendue, les scientifiques ont fait le constat d’un second problème lié au manque d’oxygène, celui de la modification du cycle chimique de l’azote, « du protoxyde d’azote, un gaz à effet de serre 300 fois plus puissant que le CO2, est produit », conclut le directeur de l’étude.

Cette découverte est plus qu’alarmante. Au cours de l’Histoire, les extinctions de masse étaient, dans la plupart des cas, liées à de chaudes températures et à un manque d’oxygène dans les océans. Il est temps d’agir, et vite…

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments