Quel passionné de bande dessinée ne s’est jamais entendu dire que son occupation n’avait aucune valeur culturelle ? Pour contrer d’éventuelles remarques et lier l’utile à l’agréable, sachez qu’il existe différentes collections dont le but n’est autre que de vous éclairer sur l’Histoire. Golden Legacy est de celles-ci et SooGeek vous en présente l’histoire.

 

Publiées durant 10 ans de 1966 à 1976, les bandes dessinées Golden Legacy furent créées dans le but de dévoiler aux jeunes lecteurs l’histoire trop souvent oubliée des Noirs américains. La maison d’édition, nommée Fitzgerald Publishing Company, avait pour but premier d’offrir une nouvelle lecture des grands événements du pays selon le point de vue des Noirs américains et des Africains dans l’optique de donner aux jeunes citoyens du pays des icônes de couleur pouvant leur servir de repères historiques. Derrière ce projet se trouve le directeur de la maison d’édition et principal auteur des livres : Bertram A. Fitzgerald Jr.

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Ciblant des jeunes lecteurs, les comics de la collection sont écrits dans un anglais assez simple : en effet ils n’existent pas en version française mais sont facilement compréhensibles pour celui qui s’y essaie. Encouragé dans son travail par plusieurs associations américaines, Bertram A. Fitzgerald Jr. a publié 16 de ces tomes, portant chacun l’histoire d’un homme ou d’une femme ayant marqué la lutte des Noirs américains.

Le premier tome, paru en 1966, traite de l’histoire de François-Dominique Toussaint Louverture, un homme politique français des Antilles ayant vécu de 1743 à 1803. En s’opposant au colonialisme et en combattant pour l’abolition de l’esclavage et l’émancipation des Noirs, il s’est imposé comme une figure historique dans la Révolution haïtienne. Son histoire fut racontée tout au long du premier opus de la collection et fut suivie de celle d’autres grands hommes et femmes tels qu’Harriet Tubman, Alexandre Dumas ou encore Martin Luther King Jr.

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D’une grande valeur éducative, ces bandes dessinées s’éloignent de l’idée que l’on a du comics : ici les héros sont réels et leurs histoires sont, bien qu’étant écrites pour des enfants, souvent teintées de violence. En effet, tout en souhaitant traiter de l’histoire américaine, Fitzgerald, qui a écrit une grande moitié des scénarios des bandes dessinées, souhaitait relater de la violence et de la dureté de la discrimination. Son sujet étant si orienté pour la cause noire, il lui fut difficile d’obtenir les financements nécessaires dans un premier temps.

Trouver un imprimeur acceptant de travailler sur de telles œuvres durant les années 60 ne fut pas une mince affaire et une fois les premières impressions (de piètre qualité) réalisées, il se confronta au même problème concernant la distribution. En fin de compte, Fitzgerald contacta un groupe de distributeurs indépendants appelés les Commission Men qui se chargeaient de procurer à leurs clients des produits créés spécialement pour des Noirs, ce qui allait du maquillage aux livres centrés sur des personnages afro-américains.

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Dès le second tome, Fitzgerald rechercha une nouvelle manière de financer et de distribuer ses comics et il trouva la réponse qu’il cherchait dans la publicité : il contacta Coca-Cola pour offrir à la firme de soda un espace publicitaire dans ses bandes dessinées. Son idée provenait du fait que les Noirs américains représentaient déjà, à l’époque, la moitié des consommateurs de soda : Coca-Cola accepta le marché et créa un contrat dont la mise au point dura un an.

L’accord entre la firme et les comics permit à Fitzgerald de distribuer plus facilement ses créations et après ce premier contact, d’autres suivirent comme McDonald’s ou Columbia Pictures. Même si ces créations restent assez difficiles à se procurer, leur auteur aura réussi à les diffuser suffisamment pour qu’elles rentrent dans l’histoire du 9e art américain.

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Il aura fallu du temps à Fitzgerald pour diffuser ses Golden Legacy mais une simple recherche internet nous prouve que ça en valait la peine. De nombreux propriétaires partagent leur passion sur le Net et le bonheur qu’il ont eu à apprendre à connaître leur histoire. S’il ne faut retenir qu’une seule chose, c’est qu’il est bien dommage de ne pas avoir plus de collections de ce genre !

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