Un groupe d’archéologues a annoncé la mise au jour d’un impressionnant géoglyphe en forme de chat au Pérou. Taillé dans le flanc d’une colline aride il y a plus de 2 000 ans, celui-ci mesure 37 mètres de long.
Une œuvre typique de la culture Paracas
Cette étonnante découverte a été réalisée dans le sud du Pérou, au cours de travaux d’aménagement d’une colline offrant un point de vue naturel sur les lignes de Nazca, site localisé dans le désert du même nom et classé au patrimoine mondial de l’Unesco. L’imposante figure s’ajoute à la centaine d’œuvres similaires découvertes à travers le pays au cours du siècle dernier, incluant les représentations stylisées d’un colibri, d’un singe et d’un pélican.
« La figure était à peine visible et était sur le point de disparaître en raison de son emplacement sur une pente assez raide et des effets de l’érosion naturelle », a déclaré le ministère péruvien de la Culture dans un communiqué de presse. « Des représentations de ce type de félin se retrouvent fréquemment dans l’iconographie des céramiques et des textiles de la culture Paracas. »
Les lignes de Nazca ont été créées par les sociétés préhispaniques qui ont retiré les couches supérieures de roche et de gravier pour révéler un socle rocheux de couleur plus claire en dessous. L’Unesco les décrit comme le groupe de géoglyphes « le plus remarquable » au monde, inégalé en termes d’étendue, de quantité, de taille et de diversité.
En dépit de la pandémie, les travaux de recherche et de conservation se sont poursuivis dans la région. Le géoglyphe de 37 mètres a été découvert alors que les archéologues et les employés du site travaillaient à l’aménagement des flancs du Mirador Natural. Ceux-ci ont mis au jour une série de lignes plus claires dont la largeur variait de 30 à 40 centimètres qui, après restauration, se sont révélées représenter un félin. Selon le ministère péruvien de la Culture, le style de l’œuvre suggère qu’elle a été créée entre 200 et 100 avant J.-C., à la fin de la période Paracas.
Des figures réalisées « par les hommes, pour les hommes »
Depuis la mise en évidence de ces mystérieuses lignes en 1920 par l’archéologue Toribio Mejia Xesspe, la région n’a cessé de fasciner les historiens. Grâce à l’expansion du transport aérien, de nombreuses œuvres similaires, attribuées à la civilisation Nazca et liées à l’eau et à la fertilité, ont été identifiées depuis le ciel. Ce qui laisse penser qu’elles s’adressaient à quelques divinités. Toutefois, la signification se révèlerait différente pour les géoglyphes mis au jour ces dernières années et antérieurs à cette culture.
« Ces nouveaux géoglyphes plus petits, qui apparaissent par groupes, induisent une conception différente : ils étaient faits pour être vus des gens », souligne Johny Isla, responsable des archéologues du site. « Tandis que les figures de la culture Nazca étaient réalisées par les hommes, pour les dieux, celles des Paracas semblent donc avoir été tracées par les hommes, pour les hommes. »
Cette découverte intervient moins d’un an après que des chercheurs de l’université japonaise de Yamagata ont annoncé la mise au jour de plus de 140 géoglyphes dans la région, grâce à l’imagerie 3D.
Par Yann Contegat, le
Source: ZME Science
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