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L’analyse du contenu de plus d’un millier de sépultures préhistoriques réparties sur sept sites d’Europe centrale suggère qu’une minorité des individus inhumés étaient non binaires : ceux-ci ne se seraient pas exclusivement identifiés comme des hommes ou des femmes.

Non-binarité préhistorique

La recherche sur les genres durant la Préhistoire suscite un vif débat depuis des décennies. L’un des principaux points de discorde étant de savoir s’ils correspondaient ou non à un modèle binaire et dans quelle mesure. Dans le cadre de travaux publiés dans le Cambridge Archaeological Journal, des scientifiques ont spécifiquement cherché à établir des corrélations entre le genre et le sexe biologique de 1 252 personnes ayant vécu entre le début du Néolithique et la fin de l’âge du bronze (5 500 à 1 200 ans avant notre ère).

L’équipe a expliqué avoir exclu un peu plus de 70 % des individus de l’analyse en raison de preuves insuffisantes. S’il s’est avéré que le sexe (déterminé sur la base d’analyses ostéologiques) et le genre (établi en fonction des types d’objets funéraires avec lesquels les dépouilles avaient été inhumées) correspondaient pour 26,5 % des squelettes restants, ils se révélaient discordants dans 2,9 % des cas.

« Nous avons constaté que pour six des sept sites funéraires, il existait une minorité constante d’individus dont le sexe biologique ne correspondait pas au genre que les objets funéraires trouvés dans leurs sépultures suggéraient », écrivent les chercheurs. « Historiquement, nous ne pouvons plus considérer les personnes non binaires comme des exceptions à une règle, mais plutôt comme des minorités, qui auraient pu être officiellement reconnues, protégées et même vénérées. »

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— Michael Dechev / Shutterstock.com

Des exemples considérés comme frappants

Parmi les exemples les plus frappants figuraient notamment un individu de sexe biologique masculin enterré avec une coiffe faite de coquilles d’escargots et d’autres objets habituellement associés au sexe féminin, ainsi qu’un squelette féminin inhumé avec une hache en pierre, un hameçon, des défenses de sanglier et des lames de silex.

« Si l’on distingue les cas pour lesquels nous disposons à la fois des déterminations de sexe et de genre […], le modèle d’association apparaît massivement binaire, avec 90 % […] des sépultures présentant des indicateurs de sexe et de genre correspondants », résument les scientifiques.

« Nous concluons que les données disponibles – malgré les biais potentiels – soutiennent l’hypothèse selon laquelle un certain degré de variance de genre était formellement accepté dans le cadre des rites funéraires pratiqués par les sociétés préhistoriques d’Europe centrale. »

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JH JH
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9 mois

il ne s’agit pas tant de relater des observations archéologiques et des conclusions très hâtives sans aucune preuve formelle que de formater des esprits à accepter des théories et des principes malsains imposés par certains groupes (de pression) en nous faisant croire que certains phénomènes seraient ben plus étendus dans… Lire la suite »