On aurait tendance à penser que pour qu’il existe un lien génétique entre deux personnes, il faut un lien de parenté, un lien de sang. Mais selon cette étude, ce n’est pas vraiment nécessaire, puisque la proximité entre les camarades de classe suffit pour créer une influence génétique, et cela a même un impact sur la santé.
Quel lien entre les camarades de classe et les problèmes de santé mentale ?
L’école est une étape cruciale de la vie, notamment en matière d’apprentissage et d’éducation. C’est en effet sur les bancs de l’école que l’on apprend un grand nombre de connaissances de base essentielles pour naviguer correctement dans la vie. C’est également à l’école que la plupart des gens commencent à tisser des liens sociaux, notamment avec les camarades de classe. Pour de nombreux individus, les amis qu’ils se font dans leur enfance et leur adolescence deviennent des membres permanents de leur cercle social, exerçant une influence importante sur leur vie.
Autrement dit, ces relations sont vraiment importantes, et il se pourrait qu’elles le soient encore plus qu’on ne le pense. Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’université Rutgers, dans le New Jersey aux États-Unis, ont découvert que l’influence des camarades de classe n’est pas seulement d’ordre social, elle est également d’ordre génétique. En effet, d’après les résultats de l’étude publiée dans la revue American Journal of Psychiatry, les probabilités des développer certains problèmes de santé – comme la toxicomanie et les troubles de santé mentale – sont non seulement influencées par votre propre constitution génétique, mais également par les gènes des amis d’enfance et d’adolescence.
Choisissez bien vos amis, ils ont une influence importante sur votre santé
Pour aboutir à cette étonnante conclusion, les chercheurs ont analysé plus de 650 000 dossiers médicaux suédois, en se concentrant sur les individus âgés de 17 à 30 ans, ainsi que sur les données de leurs familles élargies. L’analyse avait pour objectif d’identifier les facteurs de risque de toxicomanie et de problèmes de santé mentale en fonction de l’hérédité génétique. Pour ce faire, les chercheurs ont créé des scores de risque génétique, des indicateurs de la probabilité que le bagage génétique d’une personne contribue à la dépendance ou aux troubles psychiatriques.
Ils ont ensuite comparé les scores de risque génétique familial des participants à des données sur les individus sans lien de parenté, mais ayant fréquenté les mêmes écoles et appartenant aux mêmes communautés. Les résultats ont été révélateurs : si une personne passe du temps avec d’autres personnes ayant une prédisposition génétique à certains problèmes de santé, les chances pour cette dernière de développer les mêmes problèmes augmentent, même si ses propres gènes n’indiquent pas un risque similaire.
« Nous avons constaté que les prédispositions génétiques des pairs, en particulier des pairs scolarisés à la fin de l’adolescence, sont associées au risque de développer des troubles psychiatriques et de toxicomanie au début de l’âge adulte », a déclaré Jessica Salvatore, auteure principale de l’étude. Notons que cette étude fait partie d’un domaine plus vaste connu sous le nom de la sociogénétique. Il s’agit d’une discipline d’étude émergente qui se focalise sur l’influence de la constitution génétique d’une personne sur les traits observables d’une autre personne. Par ailleurs, notre cerveau nous empêche-t-il vraiment d’avoir plus de 150 amis ?
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
Étiquettes: Santé mentale, gènes, amis
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