coeur
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De nouvelles recherches suggèrent qu’un gène mutant sain, observé chez les centenaires, pourrait être utilisé pour rajeunir le cœur de personnes souffrant d’insuffisance cardiaque de plus d’une décennie.

Le gène LAV-BPIFB4

S’appuyant sur la découverte en 2018 de la variante du gène connu sous le nom de LAV-BPIFB4, des scientifiques britanniques et italiens ont mené des expériences en laboratoire sur des cellules cardiaques humaines ainsi que des souris afin de voir si son injection permettait effectivement de faire reculer leur horloge biologique. De façon frappante, il s’est avéré que son introduction dans des cellules endommagées pouvait stopper et même inverser le vieillissement cardiaque.

« Avec l’âge, les cellules, et plus particulièrement celles qui soutiennent la réparation et la construction de nouveaux vaisseaux sanguins, appelées ‘péricytes’, deviennent moins performantes », explique Monica Cattaneo, de l’IRCCS MultiMedica de Milan. « L’ajout du gène de longévité a déclenché un processus de rajeunissement : les cellules du coeur des sujets âgés atteints d’insuffisance cardiaque ont recommencé à fonctionner correctement, avec un taux de formation de nouveaux vaisseaux sanguins nettement plus élevé. »

L’équipe a constaté que ces mêmes cellules présentaient initialement une expression réduite de LAV-BPIFB4. En d’autres termes : les personnes qui ont tendance à développer des problèmes cardiaques pourraient en fait être privées de ce gène clé.

gènes
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Publiés dans la revue Cardiovascular Research, ces travaux ont également impliqué l’implantation du gène chez des souris d’âge moyen souffrant d’altérations cardiaques similaires à celles observées chez le sujets humains. Ce qui a eu pour effet de freiner la dégradation de leur fonction cardiaque, et de rajeunir leur cœur de plus de 10 ans (à l’échelle humaine) en moyenne, avec notamment un risque réduit d’athérosclérose et de complications liées au diabète.

Une alternative potentielle à la thérapie génique

Comme le note Paolo Madedu, professeur à l’université de Bristol, ces résultats suggèrent que l’introduction du gène LAV-BPIFB4 dans les cellules des patients souffrant de problèmes cardiaques pourrait constituer une alternative à la thérapie génique qui, bien qu’étant une branche prometteuse de la médecine, comporte toujours un certain nombre de risques associés, notamment celui de développer un cancer.

« Nos résultats confirment que le gène mutant sain peut inverser le déclin de la fonction cardiaque chez les personnes âgées », avance le chercheur. « La prochaine étape consistera à déterminer si le fait d’introduire simplement la protéine pour laquelle le gène code peut également fonctionner. »

S’il s’agit évidemment de travaux préliminaires, et que des recherches supplémentaires seront nécessaires pour perfectionner l’approche, cette découverte pourrait potentiellement révolutionner le traitement des affections cardiaques.

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