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Ce gène protège du froid mais diminue les performances sportives

1,5 milliard de personnes possèdent ce gène

— Maridav / Shutterstock.com

Certaines personnes tombent facilement malades au moindre courant d’air, alors que d’autres arrivent à nager sans problème dans de l’eau glacée. Selon une nouvelle étude, cela s’explique par une mutation génétique que l’on peut observer chez 1,5 milliard d’individus. Malheureusement, ce gène diminue également les performances sportives.

Une résistance au froid qui dépend de l’absence d’une certaine protéine dans les muscles

Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’Institut Karolinska en Suède a démontré qu’un cinquième de la population possède une mutation génétique qui leur permet d’avoir une résistance bien nettement supérieure à l’exposition au froid. Selon l’étude, une personne sur cinq ne possède pas la protéine α-actinine-3 dans ses fibres musculaires. Grâce à l’absence de cette protéine, une plus grande partie des muscles squelettiques de ces individus comprend des fibres musculaires à contraction lente – ou muscles rouges. Ce type de fibre est plus durable et écoénergétique, et offre donc une meilleure tolérance aux basses températures que les fibres musculaires à contraction rapide – ou muscles blancs.

Selon l’étude publiée dans la revue American Journal of Human Genetics, cette mutation génétique s’est accrue il y a 80 000 ans, lorsque l’Homo sapiens a commencé à quitter les terres africaines pour découvrir des régions plus froides en Extrême-Orient et en Europe. Selon les chercheurs, il n’y avait jusqu’à présent aucune preuve expérimentale justifiant la théorie qui suggère que les personnes dépourvues d’α-actinine-3 sont plus aptes à supporter le froid. « Nous pouvons maintenant montrer que la perte de cette protéine donne une plus grande résistance au froid et nous avons également trouvé un mécanisme possible pour cela », a déclaré Hakan Westerblad, coauteur de l’étude, dans un communiqué.

— CROCOTHERY / Shutterstock.com

Une capacité utile à bien des égards

Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont recruté 42 hommes en bonne santé et âgés de 18 à 40 ans. Durant l’expérience, il a été demandé aux participants de s’asseoir dans de l’eau froide pour tenter d’abaisser leur température corporelle à 35,5 °C, en prenant en compte que la température corporelle normale est d’environ 36,5 à 37,5 °C. Après le bain d’eau froide, les scientifiques ont mesuré l’activité électrique de leurs muscles. Ils ont ensuite prélevé des échantillons de leurs muscles pour étudier la teneur en protéines et la composition en fibres. Il a été constaté que 70 % des personnes manquaient d’α-actinine-3 étaient capables de maintenir leur température corporelle au-dessus de 35,5 °C.

D’un autre côté, seulement 30 % des participants possédant de l’α-actinine-3 dans leurs muscles en étaient capables. Durant l’étude, les chercheurs ont également cherché à déterminer si l’absence de la protéine affectait les performances sportives des individus. Il s’est avéré que cela était effectivement le cas. « Les personnes qui manquent d’α-actinine-3 réussissent rarement dans les sports exigeant de la force et de la vitesse, alors qu’une tendance à une plus grande performance a été observée chez ces personnes dans les sports d’endurance », ont expliqué les chercheurs dans le communiqué.

Si cette étude explique enfin pourquoi certaines personnes gèrent beaucoup mieux l’exposition au froid, elle est aussi très intéressante d’un point de vue scientifique dans la mesure où elle permet de mieux comprendre des aspects évolutifs de la migration humaine. Quant à son impact sur l’humain moderne, les scientifiques pensent que cela pourrait être un inconvénient. En effet, nous avons accès à de nombreuses commodités pour nous protéger du froid, et cela rend cette capacité potentiellement nocive. « Les personnes avec la variante du gène qui consomment plus de calories et sont physiquement inactives peuvent être plus à risque de développer de l’obésité, du diabète de type 2 et d’autres troubles métaboliques », a expliqué Marius Brazaitis, co-auteur de l’étude, à Inverse. Quoi qu’il en soit, cette mutation génétique n’a pas que des inconvénients, car elle pourrait aussi aider à brûler plus de calories lorsqu’on pratique des exercices.

Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

Source: Sciences et avenir

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