Aller au contenu principal

Les mystérieux gémissements provenant de la fosse des Mariannes enfin expliqués

Ils avaient été captés pour la première fois en 2014

Fosse Mariannes
— DOERS / Shutterstock.com

Un nouveau mystère océanique résolu. Grâce à l’intelligence artificielle, des chercheurs ont pu retracer l’origine de sons intrigants enregistrés dans le nord-ouest du Pacifique.

Shazam pour cétacés

Ces gémissements, nommés « biotwangs » par les chercheurs, avaient été détectés pour la première fois en 2014 au niveau de la fosse des Mariannes. S’il avait au départ été supposé qu’ils émanaient d’un engin marin, certains experts pensaient qu’ils étaient plutôt produits par de grands cétacés, potentiellement des baleines à fanons.

En l’absence de données visuelles permettant de confirmer cette piste, les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Frontiers in Marine Science, se sont tournés vers les algorithmes d’apprentissage automatique de Google pour analyser plus de 200 000 heures d’enregistrements audio et isoler ces sons intrigants.

Leur comparaison aux vocalisations de différentes espèces de cétacés connues pour évoluer dans la fosse océanique la plus profonde du monde a permis d’établir une correspondance étroite avec celles des rorquals de Bryde (Balaenoptera brydei), espèce de baleine à fanons pouvant mesurer jusqu’à 15 mètres de long pour un poids de 20 tonnes à l’âge adulte.

Vocalisations saisonnières

Selon l’équipe, ces cris et leur localisation contribuent à éclairer la structure des groupes de B. brydei ainsi que leurs mouvements migratoires dans cette partie du Pacifique.

« L’occurrence saisonnière des biotwangs est cohérente avec la migration des rorquals de Bryde entre les basses et moyennes latitudes, avec un petit pic d’appels entre février et avril et un second plus important entre août et novembre, lorsque les cétacés passent à proximité des stations d’enregistrement », détaillent les chercheurs.

« Nos résultats démontrent l’existence d’une population pélagique de rorquals de Bryde dans l’ouest du Pacifique Nord, avec une large distribution, mais des variations saisonnières et inter-annuelles qui impliquent une aire de répartition complexe, très probablement liée à l’évolution des conditions océanographiques dans cette région », concluent-ils.

Rorqual de Bryde
Balaenoptera brydei — © Morningdew / Wikimedia Commons

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

Étiquettes: , ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *