Aller au contenu principal

Notre galaxie fait partie d’une structure beaucoup plus vaste que Laniakea

La Voie lactée n'est qu'une infime partie d'une structure encore plus immense

Voie Lactee
Image d’illustration — © Pablo Carlos Budassi / Wikimedia Commons

Depuis des décennies, les astronomes étudient l’Univers en cherchant à mieux comprendre les structures qui le composent. Une récente découverte pourrait cependant bouleverser notre compréhension de la place qu’occupe notre galaxie dans le cosmos. En effet, une équipe d’astronomes a révélé que la Voie lactée pourrait faire partie d’une structure bien plus vaste qu’on ne l’avait imaginé. Si cette théorie se confirme, elle pourrait mettre en lumière des aspects de l’évolution de l’Univers encore inconnus, nous forçant à revoir certains de nos modèles cosmologiques.

La Voie lactée et son appartenance à des structures de plus en plus larges

Pour mieux comprendre l’immensité de cette découverte, il est important de situer la place de notre galaxie dans le cosmos. Notre Système solaire est en orbite autour du Soleil, lui-même intégré à la Voie lactée, une galaxie contenant des milliards d’étoiles. La Voie lactée fait partie d’un groupe appelé le Groupe local, qui inclut également la galaxie d’Andromède, avec laquelle elle pourrait entrer en collision dans plusieurs milliards d’années.

Cependant, le Groupe local n’est qu’une petite partie d’une structure encore plus vaste : le superamas de la Vierge, qui regroupe plusieurs autres amas galactiques. Mais ce superamas est à son tour intégré dans une mégastructure appelée Laniakea, une région cosmique gigantesque. Selon les nouvelles recherches, publiées dans Nature Astronomy, Laniakea elle-même serait incluse dans un « bassin d’attraction » encore plus vaste, dont la taille pourrait dépasser de dix fois celle de Laniakea.

Les chercheurs derrière cette étude utilisent le concept de « bassins d’attraction » pour décrire ces vastes régions de l’Univers. Ils comparent cette idée à la manière dont la Terre est divisée en bassins hydrographiques, où les rivières et les fleuves convergent vers un même point. De manière similaire, les galaxies semblent s’écouler dans des bassins d’attraction sous l’influence de forces gravitationnelles. Cependant, dans ces bassins cosmiques, la gravité n’est plus toujours la force dominante en raison de l’expansion continue de l’Univers.

Une mosaïque cosmique de bassins d’attraction

L’équipe d’astronomes a analysé le mouvement de 56 000 galaxies pour cartographier l’Univers local. Grâce à cette cartographie, ils ont tenté de réduire les erreurs liées à la mesure des vitesses et des déplacements galactiques. Leur objectif : mieux cerner l’existence et l’étendue de ces bassins d’attraction. Si ces bassins existent bel et bien, cela pourrait transformer notre compréhension de la structure de l’Univers.

Les simulations réalisées par l’équipe de chercheurs ont révélé que ce bassin d’attraction engloberait de nombreuses structures cosmologiques gigantesques, dont le mystérieux Grand Attracteur. Cette région de l’espace, située à environ 150 millions d’années-lumière de la Terre, exerce une force gravitationnelle si puissante qu’elle attire un grand nombre de galaxies, dont la nôtre.

L’étude suggère également que ce bassin pourrait s’étendre jusqu’à l’amas obscur d’Ophiuchus, situé derrière le centre de la Voie lactée. Cette découverte pourrait aussi inclure le fameux Grand Mur de Sloan, une structure cosmique de plus de 1,3 milliard d’années-lumière de long. Avec de telles dimensions, ces bassins d’attraction pourraient couvrir une portion de l’Univers bien plus grande que ce que nous avons pu observer jusqu’à présent.

Implications pour les modèles cosmologiques

La découverte de ces bassins d’attraction n’est pas seulement une révélation sur la place de notre galaxie dans l’Univers ; elle pourrait aussi remettre en question certains des principes fondamentaux de la cosmologie moderne. Selon nos modèles actuels, tels qu’ils sont fondés sur le fond diffus cosmologique (la première lumière observable après l’inflation de l’Univers), les structures cosmiques ne devraient pas atteindre une taille aussi colossale. Pourtant, cette nouvelle recherche semble montrer que ces bassins sont plus vastes que prévu, indiquant peut-être des erreurs ou des lacunes dans nos modèles actuels de l’évolution de l’Univers.

L’équipe de chercheurs continue donc de travailler sur de nouvelles simulations et d’affiner les cartes cosmologiques pour mieux comprendre l’étendue de ces structures. S’il s’avère que notre galaxie est effectivement intégrée dans une concentration encore plus vaste, cela pourrait profondément modifier notre compréhension de l’Univers et de son évolution. Pour l’instant, les scientifiques estiment qu’il y a 60 % de chances que la Voie lactée ne soit pas située dans Laniakea, mais dans une autre mégastructure appelée la concentration de Shapley.

Des études supplémentaires seront nécessaires pour confirmer l’existence de ces bassins d’attraction et pour en déterminer la taille précise. Cependant, la possibilité que notre galaxie appartienne à une structure bien plus vaste est déjà une avancée excitante dans le domaine de la cosmologie. Comme l’a souligné Noam Libeskind, astronome à l’Institut Leibniz d’astrophysique de Potsdam, « plus nous regardons loin dans le cosmos, plus nous découvrons que notre superamas est plus connecté et plus étendu que nous le pensions ». Par ailleurs, des astronomes font une étrange découverte aux confins du Système solaire.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

Étiquettes:

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *