
Des astronomes ont récemment confirmé qu’une galaxie repérée par James-Webb était la plus ancienne jamais observée, contribuant à éclairer leur formation à l’aube du cosmos.
Galaxie précoce
En règle générale, plus une galaxie est ancienne, plus elle est distante. Pour estimer son âge, les astronomes s’appuient sur son décalage vers le rouge : en raison de l’expansion de l’Univers, qui l’éloigne de nous, sa lumière est « décalée » vers des longueurs d’onde plus longues, ou plus rouges.
Depuis son lancement retentissant en 2021, James-Webb nous a offert une plongée sans précédent dans les profondeurs du cosmos. Pour estimer la distance parcourue par la lumière émise par des galaxies lointaines, le télescope spatial phare de l’Agence spatiale américaine s’appuie sur la photométrie.
Intégrant plusieurs filtres avancés, son instrument principal proche infrarouge NIRcam va offrir aux chercheurs un bon aperçu du décalage vers le rouge de la galaxie cible. Celui-ci est ensuite affiné grâce à la spectroscopie qui, appliquée aux clichés de Webb, va permettre de décortiquer son spectre lumineux.
Dans le cadre de travaux pré-publiés sur le serveur arXiv, Rohan Naidu, du Massachusetts Institute of Technology, et ses collègues ont récemment pu confirmer que MoM-z14 était la galaxie la plus éloignée jamais détectée. Observée telle qu’elle était 280 millions d’années seulement après le Big Bang, elle devance d’environ 10 millions d’années la précédente détentrice du record.

De nouveaux secrets de MoM-z14
La luminosité de MoM-z14 indique qu’elle possède une masse similaire à celle du Grand Nuage de Magellan, une galaxie naine satellite de la Voie lactée se révélant environ dix fois moins massive que cette dernière.
L’examen des données de James-Webb a également révélé la présence d’azote, de carbone et d’oxygène, et d’autres éléments révélateurs, suggérant qu’elle avait déjà formé plusieurs générations d’étoiles.
La découverte d’un nombre croissant de galaxies précoces aussi lumineuses (il y en aurait potentiellement cent fois plus qu’on ne l’estimait avant le lancement de Webb) bouleverse notre compréhension de leur formation. Selon Charlotte Mason, de l’université de Copenhague, elle donne davantage de poids à l’idée d’une production stellaire alimentée par des trous noirs affamés.
Plus tôt ce mois-ci, le télescope américain s’était illustré en détectant l’exoplanète la plus froide connue.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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