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Une méduse et des oreilles de lapin : cette galaxie à la forme étrange intrigue les astronomes

Ces travaux approfondissent notre compréhension du comportement des galaxies dans les conditions extrêmes des amas massifs

Galaxie
NGC 4858 — © ESA / Hubble

Comme les nuages, les galaxies peuvent parfois prendre des formes évocatrices qui, dans le cas de NGC 4858, contribuent à éclairer son évolution et la dynamique des amas galactiques.

NGC 4858 révèle ses secrets

Située dans l’amas de la Chevelure de Bérénice, à plus de 300 millions d’années-lumière de la Terre, NGC 4858 est une galaxie spirale barrée s’étendant sur un peu moins de 77 000 années-lumière. Comme la Voie lactée, ses bras spiraux n’émergent pas de son centre, mais d’une bande d’étoiles le traversant.

Les amas galactiques comptent parmi les plus grands objets de l’Univers. Connus pour recenser des centaines, voire des milliers de galaxies, ils abritent également d’énormes quantités de gaz chaud, et probablement de matière noire.

Lorsqu’une galaxie traverse ces poches de gaz géantes à grande vitesse, son milieu interstellaire subit un phénomène connu sous le nom de « pression dynamique ». Comparable à la force que ressent un motard lancé à vive allure, il va contribuer à l’étirer et lui donner une forme caractéristique de méduse, avec des « tentacules » constitués de longues traînées de gaz et de jeunes étoiles.

En examinant NGC 4858, Harrison Souchereau, de l’université Yale, et ses collègues ont constaté qu’elle subissait de plein fouet cet effet de soufflerie. L’analyse des données collectées par l’ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array), dans le nord du Chili, a révélé des « oreilles de lapin », caractéristiques difficilement décelables sur les clichés du télescope spatial Hubble, qui seraient également liées à la rotation de la galaxie.

Les antennes de l'ALMA
Les antennes de l’ALMA — © ESO / C. Malin / CC-BY

Nouvel éclairage

Pré-publiés sur le serveur arXiv, ces travaux approfondissent notre compréhension du comportement des galaxies dans les conditions extrêmes des amas massifs. Ils fournissent également la meilleure preuve à ce jour de la « retombée » du gaz d’une galaxie sur son disque.

« On avait tendance à penser que la pression dynamique arrachait le gaz des galaxies, connu pour alimenter la formation de nouvelles étoiles », explique Jeffrey Kenney, auteur principal de la nouvelle étude. « Parfois, celui-ci peut simplement être tiraillé, ce qui crée une sorte de fontaine galactique. Lorsqu’il retombe, il se concentre généralement au niveau des bras spiraux déformés. »

Plus tôt ce mois-ci, des chercheurs avaient identifié le plus grand nuage de particules énergétiques connu, d’un diamètre 200 fois supérieur à celui de la Voie lactée.

Par Yann Contegat, le

Source: Cosmos Magazine

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