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La taxation des géants du numérique américain reste un sujet économique sensible. Certains gouvernements européens se sont en effet montrés inflexibles, les entreprises comme Facebook ou Amazon devront payer une taxe spéciale qui correspond à leur activité. Face à cette situation, les GAFAM ont décidé de riposter en augmentant leurs tarifs pour les annonceurs, vendeurs et développeurs des pays qui appliquent la taxe.

Une augmentation des tarifs pour contrer une augmentation de taxe

En raison de l’application de la taxe sur les services numériques introduite dans certains pays européens, les GAFAM – c’est-à-dire les grandes entreprises informatiques – ont annoncé la révision des frais de service et des prix pour les développeurs, les vendeurs et les annonceurs des pays concernés. Cela concerne par exemple les entreprises comme Apple. Cette dernière a officiellement annoncé via un communiqué de presse l’augmentation de ses tarifs dans des pays comme le Royaume-Uni, la France, l’Italie et la Turquie. « Lorsque les taxes ou les taux de change changent, nous devons parfois mettre à jour les prix sur l’App Store », a déclaré Apple.

Ainsi, les développeurs utilisant des services Apple devront donc payer plus de taxe sur les revenus générés par les moteurs de recherche, les services de médias sociaux et les marchés en ligne. En plus de la TVA de 20 % payée au gouvernement sur chaque achat, les développeurs devront donc payer des taxes supplémentaires de 2 % au Royaume-Uni, de 3 % en France et en Italie, et de 7,5 % en Turquie. Si Amazon a déjà appliqué une augmentation de ses tarifs depuis le début du mois de septembre, Google et ses différents services ne devraient pas tarder à en faire de même.

En effet, Google a annoncé qu’à partir de novembre, il facturera des frais supplémentaires pour les annonces diffusées via Google Ads et YouTube, a rapporté The Guardian. « Les taxes sur les services numériques augmentent le coût de la publicité numérique. En règle générale, ce type d’augmentation des coûts est supporté par les clients et, comme les autres entreprises concernées par cette taxe, nous ajouterons des frais à nos factures à partir de novembre », a déclaré un porte-parole de l’entreprise. Par ailleurs, Google a également tenu à expliquer que l’entreprise préfèrerait une réforme du système fiscal international, plutôt que ce qui est unilatéralement appliqué par certains pays.

Une décision qui va finalement avoir un impact sur tout le monde

Cette riposte des géants du numérique américain va encore faire enfler les polémiques concernant les habitudes fiscales des GAFAM. Comme l’ont souvent noté les régulateurs et les politiciens européens, ces entreprises gagnent énormément grâce aux utilisateurs européens, mais ne paient que très peu d’impôts. Étant donné qu’il n’existe pas de système fiscal mondial qui pourrait régler ce problème, les pays européens ont décidé de créer une taxe qui cible spécifiquement ce genre d’entreprise. Très certainement, l’application de cette taxe a créé des tensions entre les gouvernements européens et les GAFAM, mais aussi avec le gouvernement américain qui a pris le parti de ces entreprises.

Maintenant, les entreprises tierces en relation avec les GAFAM seront également impliquées dans l’affaire, étant donné qu’elles sont désormais les principales concernées par les augmentations de prix liées aux taxes sur le numérique. Si les grandes entreprises de technologie ont déclaré qu’elles ne changeraient pas les tarifs pour les utilisateurs ordinaires, ces derniers risquent tout de même de payer plus dans la mesure où les développeurs sont maintenant susceptibles d’augmenter le prix de leurs services. Quoi qu’il en soit, les GAFAM bénéficient actuellement du soutien du gouvernement américain, minimisant ainsi leur risque dans l’affaire, a rapporté The Verge.

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