Comme l’indique le titre de la série, toute la vie des personnages principaux gravite autour du vendredi soir. C’est en effet à ce moment-là que se jouent les matchs de football américain des Panthers, l’équipe du lycée où grandissent les protagonistes. Le sport est cela dit loin d’être le coeur de la série, qui l’utilise avant tout pour dépeindre une jeunesse qui cherche sa voie, souvent perdue au milieu des valeurs et des traditions de la culture américaine.

 

Si vous voulez vous intégrer à la ville de Dillon au Texas, il y a deux rendez-vous à ne pas manquer : le football le vendredi et l’église le dimanche. Alors que la plupart des personnages ont ça dans le sang, ce n’est pas nécessairement le cas de la famille du nouveau coach de l’équipe de football. Dans ce qui reste sans doute son meilleur rôle, Kyle Chandler endosse la veste du coach Eric Taylor pour les cinq saisons de Friday Night Lights. Au programme, des vraies leçons de vie, des speechs survoltés pour motiver ses joueurs et une intensité rarement vue à l’écran. Le reste du casting est également à la hauteur et la série a même permis de dénicher de nouveaux talents comme Taylor Kitsch.

 

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L’idée de regarder une série tournant autour du football américain peut en rebuter plus d’un et ça serait une grossière erreur. Le sport n’est qu’un prisme pour parler de différents sujets bien plus sérieux comme la question raciale et son histoire dans la culture américaine, la relation de la jeunesse avec les traditions chrétiennes et puritaines et aussi et surtout comment les élèves que nous suivons d’année en année évoluent pour trouver ou non la voie qui les mènera à la vie adulte. Tout en faisant une critique frontale de bien des éléments de ce qui fait des États-Unis les États-Unis, la série souligne aussi l’importance de ses valeurs et de ce qu’elles peuvent apporter de meilleur à l’être humain.

Un parcours du combattant que chacun doit affronter à sa manière, lorsque la série commence et que le coach Taylor déménage à Dillon pour devenir le nouveau coach de l’équipe des Panthers. Cette dernière connaît déjà sa star : Jason Street. Pas sorti du lycée, il est déjà repéré par des recruteurs de la NFL pour gagner une bourse à l’université et certainement rejoindre la cour des grands à la suite de sa formation. Un avenir tout tracé pour celui qui va devenir la nouvelle grande star du football américain. Le soir du premier match de l’épisode, Jason se lance sur le corps d’un adversaire en pleine course pour l’arrêter et ne se relève pas.

 

 

À son réveil, on lui annonce qu’il est paralysé et sa vie ainsi que celle de son entourage et de l’équipe changent du jour au lendemain. Bien souvent tournée en lumière naturelle avec des décors authentiques, la mise en scène se rapproche presque du documentaire. Une façon de réaliser qui met en relief les personnages, leurs émotions et leurs difficultés. Le tout est appuyé par une bande-son impeccable qui baigne dans le post-rock et l’ambient avec plusieurs titres signés Explosions in the Sky. De quoi donner des frissons, faire pleurer et capturer à merveille la sensibilité de la narration déjà présente dans Friday Night Lights : A Town, a Team, and a Dream, l’oeuvre de H. G. Bissinger ayant inspiré la série.

À l’inverse de nombreuses séries sur la jeunesse américaine, les personnages sont réalistes (même si on retrouve le syndrome de l’acteur de 25 ans jouant un personnage de 15). Vous ne verrez pas de jeunes avec des appartements de 50 m² à New York avec des vies fabuleuses qui n’existent qu’à la télévision. Ici, vous êtes à Dillon, en plein coeur du Texas. Le soleil tape fort, les parents sont républicains, les familles pauvres, la tension entre les blancs et les noirs prête à exploser, chacun fait partie d’un groupe différent, mais tout le monde aime le football. Le vendredi soir est sacré. Lorsque la fille du coach arrive dans sa nouvelle vie suite au déménagement, elle rejette le tout en bloc. À la fin de la première saison, elle est convertie et le spectateur aussi.

 

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Quand bien même Friday Night Lights connaît quelques passages à vide, la réalisation incroyable et les émotions viscérales des personnages font vite oublier les quelques épisodes trop penchés sur le sentimentalisme et les clichés. La série oscille entre fiction et documentaire pour nous dresser un portrait vivant de la culture américaine et de sa jeunesse. Devenue culte, Friday Night Lights reste aussi dans les esprits grâce à Kyle Chandler dans ce qui reste l’un des rôles les mieux écrits de la télévision. Selon vous, est-ce que la série est une bonne représentation de ce qui entoure la culture du football américain ?

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