Un essaim de frelons asiatiques a lancé l’assaut contre un drone chargé du repérage de leurs nids, sur l’île de Jersey. Cette mésaventure tend à prouver que les drones vont jouer un rôle décisif dans cette guerre opposant apiculteurs et nuisibles débarqués d’Orient.

La colère des cieux

Les frelons asiatiques sont les sauterelles du XXIe siècle. Une plaie, un fléau que rien ni personne ne peut endiguer. Non content d’être un danger mortel pour l’Homme, ils sont aussi l’une des plus grandes calamités des abeilles. Une seule colonie de ces créatures destructrices peut contenir jusqu’à 6 000 individus. Chacun de ces 6 000 individus peut tuer jusqu’à 50 abeilles par jour. On vous épargne les calculs : ça fait 300 000 abeilles par jour. On n’est pas loin d’un génocide…

Les apiculteurs de Jersey, membres de la Jersey Beekeepers Association, ont décidé de réagir. Avec le soutien du Ministère de l’Environnement, ils ont mené de véritables opérations commandos pour repérer les nids de frelons asiatiques disséminés un peu partout sur l’île. L’heure presse : les reines vont bientôt lancer la colonisation d’autres nids en prévision de l’hiver. Et si rien n’est fait d’ici là, l’île de Jersey croulera sous des dizaines de milliers de frelons…

Le drone de la discorde

La traque des frelons ne peut plus se faire à la bonne franquette : les randonneurs armés de jumelles et scrutant les troncs un par un sont révolus. Et ça, les pompiers l’ont bien compris. Lundi 4 septembre, ils ont envoyé un drone – équipé d’une caméra thermique – détecter d’éventuels nids. Aux abords d’un sycomore planté entre les villes d’Archirondel et Anne Port, l’appareil a rencontré une horde de frelons venus l’accueillir. « Ils se sont envolés pour attaquer le drone. C’était impressionnant à voir, il y en avait des dizaines ! », raconte Bob Hogge, un apiculteur spécialisé dans la traque des frelons.

Malgré l’acharnement de ses assaillants, le drone est ressorti victorieux de cet improbable combat grâce à ses redoutables hélices, tranchantes comme des lames de rasoir. Le calme revenu, l’appareil a enfin pu localiser le nid sur ce même sycomore, perché à 11 mètre du sol. Les équipes d’exterminateurs espèrent pouvoir le déloger dans la semaine. « Cette mésaventure prouve que le drone à caméra thermique est le meilleur moyen de les détecter », assure Bob Hogge. Les caméras infrarouges s’étant révélées incapables de localiser les nids de frelons, le recours au drone s’annonce d’ores et déjà comme un précieux avantage dans l’éradication de ces nuisibles.

 

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