Pour protéger la colonie, tous les moyens sont bons pour les fourmis. Quitte à tuer leurs propres congénères ! Dès qu’elles repèrent un membre de leur communauté qui est malade, elles décident de le sacrifier pour éviter que l’infection se propage…

 

Des insectes sociaux 

Si l’on sait déjà que les fourmis se démarquent de nombre de spécimens de par leurs facultés hors du commun, cette nouvelle étude prouve encore une fois à quel point elles sont fascinantes. Parue le 9 janvier 2018 dans la revue eLife, l’expérience menée par Christopher D. Pull nous indique que les fourmis de l’espèce Lasius neglectus tuent le moindre organisme infectieux afin de préserver le reste de la colonie. Une méthode particulièrement efficace.

Considérées comme des insectes sociaux, les fourmis qui se retrouvent confrontées à une maladie se font souvent décimer, du fait de la propagation rapide du pathogène. Il ne faudra ainsi que quelques heures à un champignon pour infecter toute une colonie. Et si, comme les humains, certains spécimens sont spécialisés dans les soins, ce n’est malheureusement pas suffisant pour contrer la maladie.

 

Une technique comparée au système immunitaire 

Les scientifiques en charge de l’étude ont mis au contact d’un couvain d’une colonie de Lasius neglectus un champignon, le Metarhizium brunneum. Dans l’étude, les chercheurs indiquent : « Les fourmis ont ciblé tout particulièrement les nymphes infectées durant la période d’incubation non contagieuse, en utilisant les « signaux chimiques de la maladie » émis par ces dernières ».

UNE FOIS LE SPÉCIMEN INFECTÉ REPÉRÉ, L’UNE DES OUVRIÈRES LUI ADMINISTRE UN POISON MICROBIEN QUI TUE L’HÔTE, MAIS AUSSI LE CHAMPIGNON !

Une fois le spécimen infecté repéré, l’une des ouvrières lui administre un poison microbien qui tue l’hôte, mais aussi le champignon ! Cette technique, qui veut que toutes les fourmis chassent le pathogène, est comparée dans l’étude au système immunitaire, et notamment celui du corps humain : nos mécanismes de défense s’activent dès qu’un élément extérieur agresse notre organisme. D’après les chercheurs, la méthode qu’emploient les spécimens de Lasius neglectus empêcherait la propagation de 95 % des infections ! Un processus plus qu’efficace donc.

Un spécimen de Lasius neglectus.
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