
Il y a des centaines de milliers d’années, ce qui est aujourd’hui la région de Chicago abritait de vastes marécages, des deltas fluviaux et des mers où prospérait une faune riche, dont les paléontologues ont récemment obtenu un aperçu saisissant.
Mazon Creek continue de révéler ses secrets
Proche de la ville de Morris, au sud-ouest de Chicago, la formation de Mazon Creek avait initialement attiré l’attention de mineurs de charbon au milieu du XIXe siècle. Depuis, des quantités remarquables de fossiles en ont été exhumées.
Vieilles d’environ 300 millions d’années, les dernières découvertes remontent au Carbonifère. Une période géologique ayant notamment vu l’émergence des reptiles et d’insectes géants, caractérisée par des niveaux d’oxygène atmosphérique élevés et un climat chaud et humide dans les régions alors proches de l’équateur.
Jusqu’à présent, les assemblages fossiles étaient dits de Braidwood (écosystème côtier à la végétation luxuriante) ou d’Essex (delta fluvial). L’examen de quelque 300 000 concrétions de sidérite (carbonate de fer) provenant de différentes sections de Mazon Creek a révélé que le second pouvait être divisé en deux écosystèmes à la faune distincte : Will-Essex et Kankakee-Essex.
The fossils at the Mazon Creek site are so abundant and so well-preserved that researchers can reconstruct a detailed impression of the prehistoric ecosystem of which they were a part. https://t.co/ox9aQ8rT7m
— CBS Chicago (@cbschicago) August 6, 2025
Marquant la transition entre le littoral et la pleine mer, le premier était dominé par les palourdes et les vers marins. Plus au large, le second constituait l’habitat de nombreux cnidaires (embranchement d’animaux aquatiques comprenant méduses, anémones de mer et coraux) et de l’inclassable monstre de Tully.
Un aperçu sans précédent
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Paleobiology, ces trois paléo-environnements offrent un aperçu unique de la diversité faunique à la fin du Carbonifère et, par extension, de la complexité de ses chaînes alimentaires.
« Nous disposons désormais d’une vision sans précédent et statistiquement étayée de l’interconnexion entre la vie terrestre, estuarienne et marine », souligne Jim Schiffbauer, de l’université du Missouri.
À l’avenir, le géologue et ses collègues prévoient d’explorer les liens de ces écosystèmes avec ceux des couches de charbon sous-jacentes, dits de Colchester.
L’année dernière, un écosystème vieux de 320 millions d’années avait été découvert dans le Massachusetts.