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Vieux de 161 millions d’années, le plus ancien têtard connu était massif

Il contribue à éclairer l’évolution des grenouilles

têtard fossile
— © Mariana Chuliver et al. / Nature 2024

Dans le sud de l’Argentine, des paléontologues ont mis au jour les restes fossilisés du plus ancien têtard connu. Remontant au Jurassique, celui-ci contribue à éclairer l’évolution des grenouilles.

Fossile record

Découverte en janvier 2020, lors de fouilles dans la province de Santa Cruz, cette créature dont l’âge a été estimé à 161 millions d’années appartient à l’espèce préhistorique de grenouille Notobatrachus degiustoi, dont des centaines de spécimens adultes fossilisés ont été mis au jour au sein du même gisement depuis le milieu du XXe siècle.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature, il s’agit du premier fossile confirmé de têtard antérieur au Crétacé, débuté il y a environ 145 millions d’années, représentant la lignée de grenouilles ayant précédé les anoures modernes. Ordre d’amphibiens dépourvus de queue une fois dépassé le stade larvaire.

Le degré de préservation du fossile a été qualifié d’exceptionnel, avec des structures nerveuses clairement visibles au niveau de sa tête, un membre antérieur complet et une queue partielle. L’équipe estime qu’il devait mesurer environ 16 centimètres de long, soit une taille comparable à celle des plus grands têtards actuels.

L’examen du cartilage soutenant ses branchies indique que ces organes, comme chez ses descendants modernes, lui permettaient simultanément de filtrer sa nourriture (de minuscules coquillages, insectes et crustacés) et d’absorber l’oxygène. Son niveau de développement suggère que la créature, évoluant dans des étendues d’eau peu profondes, était sur le point de se métamorphoser.

Des conditions bien différentes

Associé à une concurrence et une prédation faibles, le climat de la Terre, alors nettement plus chaud et humide, aurait probablement permis aux têtards d’atteindre plus facilement des tailles impressionnantes.

« Cette découverte illustre la réussite et la stabilité du cycle de vie typique des grenouilles », souligne Jodi Rowley, de l’Australian Museum de Sydney. « Il y a 160 millions d’années, ces créatures bénéficiaient de conditions dont leurs descendantes modernes ne pourraient que rêver. »

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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