Un chasseur de fossiles a réalisé une trouvaille paléontologique remarquable au Zimbabwe : les restes d’un poisson à la respiration hybride, dont l’âge a été estimé à plus de 200 millions d’années.
Ferganoceratodus edwardsi
Baptisée Ferganoceratodus edwardsi, en l’honneur de Steve Edwards, à l’origine de sa découverte, cette espèce nouvelle pour la science appartient au super-ordre des dipneustes, ou poissons pulmonés. Évoluant dans les océans du globe depuis environ 420 millions d’années, ces créatures osseuses se distinguent, comme leur nom l’indique, par leur respiration à la fois brachiale et pulmonaire.
Cette forme hybride leur permet de respirer durablement hors de l’eau, une prouesse également observée chez l’intrigant « poisson à tête de serpent », et également à certaines espèces africaines et américaines de creuser des terriers hors de l’eau, où elles vont se nicher au début de périodes de sécheresse.
Grâce à la sécrétion d’un mucus formant un véritable cocon protecteur, celles-ci peuvent y rester plusieurs mois, voire années, attendant patiemment le retour de conditions plus humides.
Thrilled to annouce our latest Zimbabwean palaeo paper where our multinational team names a new Triassic lungfish – Ferganoceratodus edwardsi – after Steve Edwards, manager of @MusangoCamp who found the site and the key fossils. Makorokoto Steve! 🇿🇼🐟🇿🇼 https://t.co/Gg8rZnu74H pic.twitter.com/X8wTp72izH
— NHMdinolab (@NHMdinolab) July 31, 2024
De telles adaptations illustrent une période charnière dans l’évolution de la vie terrestre : le passage des vertébrés d’environnements exclusivement aquatiques à la terre ferme, au cours duquel ont émergé les tétrapodes, super-classe comprenant les amphibiens, oiseaux, reptiles et mammifères modernes.
Des découvertes précieuses
Si F. edwardsi n’est pas la première espèce de dipneuste préhistorique à être mise au jour, il contribue à éclairer l’histoire de ces poissons fascinants, dont l’actuel représentant australien possède l’un des plus grands génomes du monde animal.
« Steve Edwards a identifié plusieurs sites du Trias supérieur en Afrique australe », soulignent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans le Journal of Vertebrate Paleontology. « Ses découvertes nous offrent un aperçu unique de cette période de l’histoire de la Terre marquée par l’émergence des dinosaures et la diversification des poissons osseux. »