L’analyse d’un fossile de dinosaure avien remarquablement complet a offert aux scientifiques un aperçu sans précédent de la structure cérébrale de ces créatures à la fin du Crétacé.
Navaornis hestiae
Vieux de 80 millions d’années, ce fossile exquis de Navaornis hestiae a été présenté comme un « chaînon manquant » entre Archaeopteryx, dinosaure à plumes du Jurassique largement considéré par les paléontologues comme l’ancêtre des oiseaux modernes, et ces derniers. Un tel âge implique également que l’espèce, nouvelle pour la science, ait côtoyé certains des dinosaures les plus emblématiques, tels que les tyrannosaures.
Si le squelette, ressemblant superficiellement à celui d’un étourneau, avait été découvert en 2016 près de la ville brésilienne de Presidente Prudente, il a fallu attendre 2022 pour que celui-ci soit étudié de près, et un modèle 3D détaillé de son crâne créé.
« La tomodensitométrie haute résolution s’apparente à une véritable dissection numérique », explique Daniel Field, chercheur à l’université de Cambridge et auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature. « Une fois chaque composante de la structure crânienne isolée, il s’agit de les réassembler pour obtenir un modèle tridimensionnel complet et non déformé. »
Un nouvel éclairage
Cette reconstitution minutieuse indique des structures impliquées dans la cognition avancée et l’orientation spatiale nettement plus développées que chez Archaeopteryx, mais encore bien loin de celles des espèces actuelles.
« Le cerveau hypertrophié des oiseaux modernes leur permet d’adopter une vaste gamme de comportements complexes », souligne Field. « Mais jusqu’à présent, il était difficile d’appréhender son évolution, en raison du manque de spécimens fossilisés anciens suffisamment complets et préservés. »
Globalement, le chercheur et ses collègues estiment que Navaornis hestiae comble un fossé d’environ 70 millions d’années, contribuant à éclairer largement la chronologie du développement des caractéristiques cérébrales spécialisées des oiseaux.
Fin octobre, des paléontologues avaient mis au jour les fossiles des plus anciens oiseaux de proie au monde, vieux de 68 millions d’années.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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