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Un rare fossile découvert en Floride résout un vieux mystère de l’évolution

Cette étude met fin à un long débat entre les scientifiques

Porc Epic
Image d’illustration — © Wikimedia Commons

Une remarquable découverte en Floride a permis de lever le voile sur un ancien mystère évolutif concernant les porcs-épics d’Amérique du Nord. Un squelette fossile rare et presque complet de porc-épic a été mis au jour, permettant aux chercheurs de mieux comprendre l’histoire évolutive de ces animaux. Publiée dans la revue Current Biology, cette étude apporte des indices essentiels à un débat de longue date.

Origines et évolution des porcs-épics

Depuis longtemps, l’origine des porcs-épics d’Amérique du Nord est un sujet de débat parmi les scientifiques. Alors que l’Amérique centrale et du Sud abrite 16 espèces de porcs-épics du genre Coendou, il n’existe qu’une seule espèce en Amérique du Nord : le porc-épic d’Amérique du Nord, ou Erethizon dorsatum. Ce dernier est le seul membre vivant du genre Erethizon.

Des preuves génétiques antérieures suggéraient que le genre Erethizon était apparu il y a environ 10 millions d’années, à une époque où les continents nord et sud-américains étaient séparés par une vaste voie maritime. Cependant, des fossiles indiquaient une évolution des porcs-épics d’Amérique du Nord il y a environ 2,5 millions d’années, après la formation d’un pont terrestre reliant les deux continents.

Les récentes découvertes semblent réconcilier ces différentes chronologies. Le fossile de Floride montre que le genre Erethizon est probablement apparu en Amérique du Sud, évoluant là-bas pendant une grande partie de son histoire avant de migrer vers le nord. Cette migration s’inscrit dans le cadre du grand échange américain, survenu il y a environ 3 à 4 millions d’années lorsque l’isthme de Panama a émergé, créant un pont terrestre entre les deux continents.

Adaptations et écologie

Le fossile, découvert dans une carrière de calcaire, est le plus ancien squelette de porc-épic presque complet jamais trouvé en Amérique du Nord. Il appartenait à une espèce éteinte nommée Erethizon poyeri, qui vivait il y a environ 2 millions d’années.

Les porcs-épics du genre Coendou, vivant actuellement dans les forêts tropicales d’Amérique centrale et du Sud, présentent plusieurs adaptations à la vie arboricole. Ils ont un corps relativement petit, de longs doigts munis de griffes en forme de faucille, et une queue préhensile capable de s’agripper aux branches. En revanche, les porcs-épics d’Amérique du Nord sont adaptés aux forêts tempérées. Ils possèdent un corps plus grand, une queue plus courte, et une mâchoire différente, adaptée à la consommation de l’écorce des arbres durant les hivers froids.

Le fossile d’Erethizon poyeri montre des traits mixtes. Comme ses cousins tropicaux du genre Coendou, E. poyeri avait une longue queue préhensile et n’avait pas de mâchoire spécialisée pour ronger l’écorce. Cependant, d’autres caractéristiques, telles que la forme de l’os de l’oreille moyenne et des dents, ressemblent davantage à celles des porcs-épics modernes d’Amérique du Nord.

Impact de la découverte

La rareté des fossiles a souvent empêché les biologistes de comprendre l’évolution des adaptations écologiques par rapport à la dispersion des porcs-épics de l’Amérique du Sud vers l’Amérique du Nord. Le fossile de Floride jette un nouvel éclairage sur cette question. Il suggère que ce n’est qu’après l’expansion de l’Erethizon dans les habitats tempérés d’Amérique du Nord que le groupe a acquis les traits distinctifs pour lesquels il est connu aujourd’hui.

Jonathan Bloch, paléontologue et auteur principal de l’étude au Musée d’histoire naturelle de Floride, exprime son étonnement : « Il est très rare d’obtenir des squelettes fossiles comme celui-ci, avec un crâne, des mâchoires et de nombreux os associés du reste du corps. Cela permet d’obtenir une image beaucoup plus complète de la façon dont ce mammifère éteint aurait interagi avec son environnement. »

Natasha Vitek, ancienne doctorante au Musée d’histoire naturelle de Floride et co-auteure de l’étude, explique : « Nous avons découvert que les ancêtres de ces porcs-épics ne partageaient pas leurs adaptations distinctives pour survivre aux hivers froids et se déplacer dans les arbres. Au contraire, ils se déplaçaient et mangeaient beaucoup plus comme leurs cousins tropicaux. » Par ailleurs, un fossile unique de dinosaure éclaire l’un des plus grands mystères de l’Évolution.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Newsweek

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