Reconstruction artistique de Syllipsimopodi bideni — © American Museum of Natural History / K. Whalen

Le récent examen d’un fossile de céphalopode préhistorique conservé dans les archives d’un musée canadien depuis la fin des années 1980 a conduit à l’identification d’une toute nouvelle espèce.

Un spécimen exceptionnel

Décrite dans la revue Nature Communications, cette petite créature de 12 centimètres de long évoluait dans les eaux tropicales de ce qui est aujourd’hui le Montana il y a environ 328 millions d’années. Son corps en forme de torpille était pourvu d’une paire de nageoires l’aidant vraisemblablement à se stabiliser lorsqu’elle nageait, d’une poche d’encre probablement utilisée pour échapper à ses prédateurs et de dix bras robustes et fonctionnels.

C’est précisément cette dernière caractéristique qui la distingue de ses descendants modernes. Les pieuvres et des calmars vampires actuels (qui malgré leur nom ne sont pas classés parmi les calmars et occupent leur proche branche sur l’arbre de la vie) en possèdent en effet seulement huit, contre dix pour les représentants de la lignée distincte de céphalopodes comprenant les calmars et les seiches.

Deux des membres du fossile semblaient être plus longs que les autres, comme les deux filaments accompagnant les huit bras des calmars vampires. Il convient de rappeler que chez les céphalopodes, les bras sont dotés de ventouses sur toute leur longueur (ce qui les aide à saisir les proies), tandis que les filaments, qui en constituent des vestiges, n’en présentent qu’à leur extrémité.

Fossile de Syllipsimopodi bideni — © Christopher Whalen et al. / Nature Communications 2022

Syllipsimopodi bideni

L’âge du fossile et ses caractéristiques font de lui le plus ancien vampyropode connu, corroborant ainsi les études génétiques ayant précédemment déterminé que ces créatures avaient divergé de leurs ancêtres calmars il y a près de 330 millions d’années.

« Il s’agit sans doute de la première confirmation de l’idée que tous les céphalopodes possédaient ancestralement dix bras », souligne Christopher Whalen, paléontologue à l’université de Yale et auteur principal de l’étude.

La créature préhistorique a été baptisée Syllipsimopodi bideni. La partie du nom associée au genre est dérivée des termes grecs « syllípsimos » (préhensile) et « podi » (pied), tandis que « bideni » fait référence au 46e président des États-Unis Joe Biden, qui venait d’être investi lorsque l’étude a été soumise.

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