Une équipe d’archéologues est parvenue à déterrer le squelette d’un de nos ancêtres vieux de 3,67 millions d’années ! C’est la première fois que les scientifiques peuvent étudier un squelette entièrement reconstitué. 

 

Il y a longtemps, très longtemps… 

Les scientifiques sont extatiques : ils ont enfin un squelette en parfait état muni de toutes ses pièces sur lequel ils peuvent travailler. Et selon toute vraisemblance, il appartiendrait à l’espèce des Australopithèques, les premiers individus à s’être dressés sur deux jambes. Malgré ses 3,67 millions de printemps, Petit Pied – surnommé ainsi à cause des origines de sa découverte – n’est pas le plus vieux squelette jamais déterré. Le record d’exceptionnelle longévité revient à Ardi, un lointain ancêtre d’Éthiopie qui totalise 4,4 millions d’années au compteur !

« C’est une des découvertes de fossile les plus incroyables dans toute l’histoire de l’origine de l’humanité; et c’est un privilège de la dévoiler aujourd’hui. »

Ron Clarke, paléoanthropologue.

Petit Pied n’est pas le plus sage des deux, mais il pourrait bien être le plus utile, les chercheurs espérant secrètement qu’il puisse les renseigner sur le mode de vie des Australopithèques, ces êtres mythiques par lesquels l’évolution a connu un formidable bond en avant. Petit Pied devrait donc apporter bon nombre d’informations sur leur manière de se mouvoir, leur apparence… Et même leur régime alimentaire, grâce à l’analyse aux isotopes d’une dent en émail fossilisée !

Petite, mais robuste !

Autant vous le dire tout de suite : Petit Pied n’est pas un homme, mais une femme à en juger par la structure de son pelvis, de son visage, et de ses dents. Du haut de ses 1m 35, Petit Pied était une jeune fille qui eut la malchance de tomber dans une crevasse d’où elle ne put jamais ressortir…

Petit Pied est une singularité archéologique qui a déjà appris deux choses aux scientifiques. Primo, sa présence dans la région suggère que les Australopithèques se sont étendus bien plus loin en Afrique que les chercheurs le supposaient. Et secundo, elle est le premier squelette à disposer d’un bras complet et d’une jambe complète ; ce qui permet aux scientifiques de procéder à une comparaison inédite sur les membres d’un seul et même individu. Et puisque ses jambes sont plus longues que ses bras, Petit Pied était plus humaine que primate, marchant sur ses deux pieds et vivant probablement dans les arbres.

20 ans de dur labeur

C’est à Ron Clarke, de l’Université de Witwatersrand, que nous devons la découverte de Petit Pied. Le paléoanthropologue britannique a été informé de l’existence du squelette dès 1994, quand des mineurs de chaux ont extrait des os de pieds et de jambes – d’où son surnom – plusieurs années auparavant dans les grottes de Sterkfontein. Mais il lui faudra attendre 1997 pour identifier le reste du squelette, perdu dans les profondeurs de la grotte.

Incrustés dans la brèche, les os du squelette ont nécessité quinze années de travail pour les extirper un à un de la cavité ! À partir de 2012, les chercheurs et les experts se sont entièrement consacrés à une tache tout aussi périlleuse que l’excavation : la séparation. Les os avaient littéralement fusionné avec la roche, le moindre écart pouvait anéantir des années de travail collectif. Mais ces deux décennies passés à exhumer et reconstituer le squelette de Petit Pied en valaient la peine : les scientifiques du monde entier sont fascinés ! Nous pouvons d’ores et déjà nous attendre à une avalanche de publications sur le sujet d’ici les prochaines années.

 

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