fosses
Image d’illustration — Barbara Ash / Shutterstock.com

Des fouilles réalisées dans le Bedfordshire, au nord de Londres, ont conduit à la mise au jour de plus d’une vingtaine de fosses préhistoriques monumentales, dont la fonction demeure à ce stade obscure.

Les « fosses de Linmere »

La datation au radiocarbone des matériaux prélevés sur le site a révélé que ces 25 cavités circulaires aux parois abruptes ont été creusées il y a environ 7 700 à 8 500 ans, au cours du Mésolithique ou âge de pierre moyen. Alignées sur une longueur de 500 mètres, elles mesurent jusqu’à 5 mètres de large et 1,9 mètre de profondeur.

Qualifiée d’exceptionnelle, cette trouvaille archéologique pourrait contribuer à éclairer la vie des humains de l’époque. Jusqu’à présent, les principaux vestiges de cette période charnière de la Préhistoire découverts en Angleterre se résumaient à des outils en silex et de rares restes d’animaux.

« Bien que nous connaissions une poignée de fosses creusées par des chasseurs-cueilleurs ailleurs en Grande-Bretagne, y compris à Stonehenge, celles de Linmere frappent en raison de leur nombre et de la vaste zone qu’elles couvrent », souligne l’archéologue Josh Pollard, de l’université de Southampton.

Le fait que les fosses semblent être placées stratégiquement à proximité d’anciens canaux suggère qu’elles pourraient avoir eu une signification spirituelle et avoir été utilisées pour l’enregistrement d’événements célestes importants, tels que les solstices. Certaines d’entre elles contenaient des ossements animaux, notamment d’aurochs (Bos primigenius), une espèce de bovins éteinte, et auraient pu servir à stocker de la nourriture.

Un environnement changeant

Les humains de l’époque auraient dû s’adapter à un environnement changeant. Selon Pollard, au Mésolithique (il y a environ 12 000 à 6 000 ans), l’Angleterre s’est retrouvée isolée de l’Europe continentale en raison du retrait des nappes glaciaires et de l’élévation du niveau de la mer.

L’équipe archéologique cherche actuellement à déterminer si toutes les fosses ont été creusées simultanément et analyse les échantillons de pollen mésolithique trouvé sur le site, provenant de chênes, de noisetiers et de pins.

« Ce travail nous offrira un aperçu de l’environnement dans lequel vivaient ces gens et, espérons-le, nous permettra de préciser la fonction de ces cavités », conclut Yvonne Wolframm-Murray, du Musée d’archéologie de Londres.

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