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Des forêts australiennes classées au patrimoine mondial de l’UNESCO ravagées par des incendies

2 millions d'hectares sont déjà partis en fumée dans l'État de Nouvelle-Galles du Sud

― De structuresxx /Shutterstock

Les incendies causés par la sécheresse continuent de sévir en Australie. Les pompiers australiens n’en voient plus le bout. En effet, depuis le mois de septembre, le pays est victime de centaines d’incendies d’une rare violence. Plus inquiétant encore, ce sont désormais des forêt classées au patrimoine de l’UNESCO qui sont menacées. Déjà des millions d’hectares sont partis en fumée. La faune et la flore ne parviennent plus à se défendre face aux flammes.

DES MILLIONS D’HECTARES PARTIS EN FUMÉE

Depuis le mois de septembre, l’Australie est victime d’incendies incontrôlables. S’il n’est pas rare que des feux se déclarent dans le pays au cours de la période estivale, ceux qui surgissent cette année surprennent par leur intensité et leur violence.

Depuis le mois de juillet, l’Etat de la Nouvelle-Galles du Sud, situé à l’est du pays, dont notamment des parcs nationaux et forêts classés au patrimoine mondiale de l’UNESCO, est le plus touché par les flammes. 7 000 incendies y ont été signalés. Déjà 10 % de la surface des parcs nationaux de cette région, dont la capitale est Sydney, ont été victimes de la violence de feux de brousse. Ceux-ci s’intensifient avec le vent, des températures caniculaires et une végétation desséchée. Au total, plus de 2 millions d’hectares de forêts classées sont partis en fumée depuis le mois de juillet, soit six fois plus qu’en 2018. Concernant les parcs nationaux, ce sont 800 000 hectares qui ont brûlé, soit dix fois plus qu’en 2018.

Par ailleurs, d’après The Guardian, le parc national Blue Mountain, situé à proximité de Sydney, a été détruit à 20 %. De plus, les forêts humides du Gondwana ont aussi été touchées. Egalement classé au patrimoine mondiale de l’UNESCO, ce site représente la plus grande surface de forêts subtropicales du monde. Il réunit notamment cinquante réserves naturelles qui abritent de multiples espèces rares et menacées sur 360 000 hectares. Sur 28 réserves de cette région classées au patrimoine de l’UNESCO, 12 ont été victimes des incendies. Le 4 décembre, encore 137 incendies sévissaient en Nouvelle-Galles du Sud.

« UNE TRAGÉDIE MONDIALE » POUR « UN NOMBRE D’ESPÈCES RARES ET MENACÉES »

« Les caractéristiques géologiques exceptionnelles (…) et le nombre élevé d’espèces rares et menacées (que le site des forêts humides de Gondwana) abrite sont d’une importance internationale pour la science et la conservation », a expliqué l’UNESCO. Le 23 novembre, le centre s’est également inquiété de cette situation en Australie et a exigé que le gouvernement fédéral évalue « l’impact des feux au regard de la valeur exceptionnelle de ce site ».

Ces foudroyants incendies détruisent à une vitesse phénoménale des écosystèmes d’une richesse unique. Chris Gambian, président du Conseil de préservation de la nature de Nouvelle-Galles du Sud, a qualifié cette situation de « crise exceptionnelle » et de « tragédie mondiale« . Il a dénoncé, sans pour autant exagérer, selon ses propres mots, « l’ampleur monumentale des feux qui bouleversent le processus de conservation des terres ».

DES POPULATIONS PRISES AU PIÈGE

Par ailleurs, le 6 décembre, d’épaisses fumées, entraînées par le vent, ont envahi le ciel au-dessus de Sydney. Les météorologues de la Nouvelle-Galles du Sud l’ont alors surnommée « la ville orange« .

Après de nombreuses espèces animales, dont les koalas, les populations sont désormais prises au piège face aux flammes. Afin de préserver la santé des 5 millions d’habitants qui y résident, les autorités leur conseillent de rester enfermés et d’éviter tout exercice physique. The Australian explique également que, la semaine dernière, 1 126 personnes souffrant d’asthme ou de problèmes respiratoires se sont rendues aux urgences. Plusieurs centaines d’habitations ont d’ailleurs été rayées de la carte. Dans d’autres régions, les habitants ont reçu les instructions suivantes : « Cherche(z) un abri car il est trop tard pour partir. » De plus, plusieurs radios locales ont interrompu leurs programmes afin de leur expliquer comment survivre aux incendies dans le cas où ils seraient piégés par les flammes chez eux ou dans leur véhicule. Un horrible constat face auquel il est profondément complexe d’agir.

Une cartographie post-incendie des forêts du Gondwana va d’ailleurs être réalisée afin de déterminer l’ampleur de la catastrophe, explique une porte-parole du département de l’environnement de Nouvelle-Galles du Sud. De plus, Scott Morrison, Premier ministre australien, a annoncé au début du mois de novembre que des militaires seraient sollicités afin d’aider les 1 200 pompiers déjà sur le terrain. De nombreux civils se sont également portés volontaires pour les aider. Les milliers de personnes contraintes de partir de chez elles ont déjà reçu 685 dollars australiens, soit 622 euros, de la part du gouvernement. Enfin, depuis le début de ces incendies, six personnes ont trouvé la mort et 673 maisons ont été entièrement détruites.

Cette année, les incendies sont d’une violence particulièrement extrême. Ils se sont d’ailleurs déclenchés bien plus tôt dans l’année qu’habituellement. Cette saison des feux pourrait bien être la plus foudroyante que le pays ait jamais subie.


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