
L’été dernier, une vague de chaleur d’une intensité sans précédent a entraîné une perte massive de glace au Svalbard, pulvérisant les précédents records.
Une fonte estivale sans précédent
Situé à l’est du Groenland, le Svalbard est la terre la plus septentrionale de la Norvège. Constitué d’une trentaine d’îles, cet archipel arctique couvre une surface de plus de 60 000 kilomètres carrés, dont plus de la moitié est recouverte de glace. Chaque été, s’ajoutent à sa fonte de surface celle de la couverture neigeuse hivernale et le vêlage des glaciers.
Afin d’estimer l’évolution de sa masse totale de glace, Thomas Schuler, de l’université d’Oslo, et ses collègues ont combiné relevés de terrains, données satellitaires et modélisations informatiques.
Si la perte moyenne était inférieure à 10 gigatonnes par an pour la période 1991-2024, des records ont été enregistrés au cours de quatre des cinq dernières années. Durant l’été 2024, ce ne sont pas moins de 62 gigatonnes de glace qui ont été perdues, avec une contribution minime des glaciers. « C’était deux fois plus que lors du précédent », souligne Schuler.
Ayant suffi à faire grimper le niveau des océans du globe de 0,16 millimètre, cette fonte inédite était étroitement liée à des températures atmosphériques (avec une moyenne de 11 °C pour le mois d’août) et océaniques anormalement élevées. L’équipe évoquant notamment des conditions météorologiques ayant favorisé la remontée d’air chaud depuis le sud.

Des vagues de chaleur extrêmes de plus en plus fréquentes
Aujourd’hui considérées comme exceptionnelles, avec l’intensification du changement climatique, des vagues de chaleur estivales d’une telle ampleur ne devraient pas le rester. Selon les modèles les plus optimistes (qui impliquent des réductions drastiques de nos émissions de gaz à effet de serre), d’ici 2100, elles pourraient concerner plus de la moitié des étés.
Les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue PNAS, prévoient une augmentation sensible des chutes de neige hivernales à mesure que l’atmosphère deviendra plus humide, mais elles ne suffiront pas à compenser ces fontes estivales accrues.
En avril, une étude avait établi que la calotte glaciaire du Groenland était sur le point de franchir son point de non-retour.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: réchauffement climatique, changement climatique
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