La fonte de l’Antarctique pourrait noyer des pays entiers… qui n’y sont pourtant pour rien. Une injustice climatique flagrante, révélée par les dernières modélisations scientifiques. Responsabilités et conséquences semblent jouer à pile ou face.

Pourquoi la fonte des glaces ne fait pas monter les océans partout de la même manière
Le lien entre les glaces de l’Antarctique et les plages de la Jamaïque ou les quartiers côtiers de Jakarta peut sembler improbable. Pourtant, tout est connecté. Quand une immense masse de glace fond, elle déclenche un raz-de-marée différé qui frappe certaines régions plus que d’autres. La glace exerce une influence gravitationnelle locale.
En disparaissant, elle cesse d’attirer l’eau autour d’elle, qui se redistribue ailleurs. Ce phénomène s’intensifie avec le déplacement de l’axe terrestre, les courants modifiés et le rehaussement du manteau terrestre. Plusieurs bassins, notamment dans le Pacifique et l’Atlantique ouest, pourraient voir la mer monter de plus de 4 mètres d’ici 2200. À l’inverse, certaines zones proches de l’Antarctique pourraient même enregistrer une baisse locale du niveau marin.
Les nations les moins polluantes sont en première ligne face à la montée des eaux
Les territoires les plus exposés comptent parmi les moins pollueurs. Les îles Marshall, les Kiribati ou encore la Micronésie risquent de perdre une partie, voire la totalité, de leurs terres à cause des inondations côtières répétées. Certaines nations ont déjà commencé à déplacer leurs populations.
Ce phénomène migratoire climatique progresse, tandis que les plus gros émetteurs peinent à respecter les accords sur la réduction des émissions. Ces États insulaires jouent un rôle actif dans les négociations climatiques. Ils réclament plus d’ambition. Pourtant, leur poids politique reste limité face aux intérêts des grandes puissances économiques.
Jusqu’à 4 mètres d’élévation du niveau de la mer selon les scénarios climatiques envisagés
Les projections climatiques montrent que les choix actuels dessinent deux futurs très différents. Un réchauffement modéré ou un scénario extrême pourraient transformer durablement les zones littorales, avec de lourdes conséquences humaines. Un scénario modéré prévoit une élévation d’environ 0,6 mètre d’ici 2100.
En cas d’inaction climatique, la mer pourrait grimper de 3 à 4 mètres, exposant des métropoles côtières à des risques d’inondation chronique. La fonte des glaces bouleverse aussi les équilibres océaniques. L’arrivée d’eau froide dans l’hémisphère sud peut ralentir temporairement le réchauffement global, sans freiner la montée inévitable du niveau marin.
Vers des migrations forcées et la disparition programmée de territoires entiers
Les scientifiques considèrent désormais inévitable la relocalisation de certaines populations. Les déplacements forcés, les pertes de souveraineté et l’effacement de cultures entières créent un défi géopolitique majeur, déjà amorcé dans plusieurs États insulaires du Pacifique.
Les experts demandent une réponse mondiale coordonnée pour anticiper ces bouleversements. Ils insistent sur l’urgence d’écouter les territoires exposés, car leurs expériences actuelles pourraient guider les décisions à venir ailleurs dans le monde.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Futura
Étiquettes: réchauffement climatique, innondation
Catégories: Écologie, Sciences, Actualités