Face aux nombreux mouvements de militantisme en faveur des animaux, de nombreuses marques de luxe ont décidé de faire l’impasse sur les peaux d’animaux exotiques pour leurs divers produits. Ce n’est certainement pas le cas d’Hermès qui a décidé d’investir dans un gigantesque projet de ferme de crocodiles.

Un projet très ambitieux confié à un spécialiste en la matière

Selon le média australien ABC, la maison de couture française Hermès a l’intention de construire la plus grande ferme de crocodiles d’Australie. Pour réaliser cet ambitieux projet, Hermès a chargé PRI Farming de procéder au rachat de The Sweet Life, une propriété située à Lambells Lagoon, dans le Territoire du Nord. Ce site, qui était autrefois une ferme de melons et de bananes, a ainsi pu être acquis avec la collaboration de Mick Burns – également surnommé Crocodile King et directeur de PRI Farming –, un fermier connu dans la région pour l’élevage de crocodiles.

Si le terrain semble déjà acquis, le budget nécessaire au projet a également pu être évalué, et il s’élève à environ 40 millions de dollars. Cet investissement sera notamment alloué à l’élevage de crocodiles d’eau salée afin d’atteindre un objectif de 50 000 individus en cinq années d’exercice. Tous ces crocodiles seront élevés pour leur peau – pour produire de la maroquinerie et des chaussures – et pour les produits carnés. Les documents soumis à l’Autorité de protection de l’environnement du territoire indiquent que le projet de ferme comprendra un laboratoire d’incubation d’œufs, une écloserie, des enclos de culture, un site de préparation d’aliments réfrigérés et des zones de stockage.

Dans ses débuts, la ferme devrait commencer avec 30 employés et environ 4 000 crocodiles, mais ces chiffres devraient croître très rapidement. L’ampleur du projet est telle que la ferme d’Hermès permettra d’augmenter de 50 % le nombre de crocodiles d’élevage dans le Territoire du Nord d’Australie. À noter que le projet a déjà été soumis et approuvé par le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, a rapporté The Guardian. Il a également reçu une approbation environnementale, et il ne lui manque plus qu’un permis de commerce d’espèce sauvage pour démarrer le projet.

— Sitthipong Pengjan / Shutterstock.com

Un projet qui révolte les militants et les internautes

Comme l’on peut s’y attendre, ce projet est source de polémique, et les militants pour la protection des animaux n’ont pas tardé à faire savoir leur mécontentement. Jugé « inutile » et « révoltant », le projet a en effet suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, a rapporté Mail Online. Certains militants ont notamment fait valoir le fait que d’autres enseignes de luxe – comme Chanel, Versace ou Gucci – ont pu se passer de l’usage de peau de crocodiles dans leurs productions, pourquoi Hermès ne le pourrait pas. De son côté, PETA a lancé une pétition pour stopper le projet.

L’organisme a fait valoir pour la défense des crocodiles qu’un tel élevage était cruel et potentiellement dangereux. Dans un communiqué, la PETA a en effet évoqué le fait que « le commerce international des peaux d’animaux exotiques pour la mode de luxe favorise la propagation de maladies zoonotiques, alimentant le risque d’apparition de plus de pandémies, comme celle qui sévit actuellement ». Jusqu’à présent, Hermès a refusé de répondre aux questions sur ce nouveau projet. D’ailleurs, la société prévoyait de « cacher » son implication dans le projet en mettant en avant PRI Farming. Malheureusement, Hermès n’est pas le seul à pratiquer de telles méthodes, c’est également le cas de Louis Vuitton. Les deux entreprises contrôlent la majorité des élevages de crocodiles de la région.

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Chauff42
Chauff42
3 années

Que se soit élever des poulets, des vaches, des porcs ou des crocodiles si ceux ci sont respecter, je ne vois pas où est le problème !