Sans avoir besoin d’un mâle, Anna, un anaconda femelle de huit ans a réussi à donner naissance à des bébés. Un exemple criant des mécanismes de reproduction, complexes et impressionnants, présents au sein de la nature. Pour assurer la pérennité de leur espèce, certains animaux, comme l’anaconda, mais également certaines plantes, ont la possibilité de se reproduire par le biais d’une autofécondation, un phénomène scientifiquement établi comme la parthénogénèse. Explications.

Comment s’est déroulée cette découverte ?

Aux États-Unis, Anna a vécu toute seule cet hiver dans son vivarium, loin de tout mâle. Le fait qu’elle ait réussi à donner naissance à trois bébés alors même qu’elle ne se trouvait en présence d’aucun individu avec qui elle aurait pu se reproduire, le tout depuis des mois, a largement surpris les membres du personnel de l’aquarium de la Nouvelle-Angleterre. La portée comprenait une douzaine de mort-nés, et trois bébés avaient survécu à la naissance.

Fait intrigant, les bébés sont génétiquement identiques à leur mère. D’après les biologistes et vétérinaires du vivarium qui ont vérifié le sexe des autres serpents avec qui Anna a partagé son vivarium ces derniers temps, cela est dû au mode de reproduction monoparentale. Et tous les autres spécimens étaient des femelles.

La question se posait de savoir s’il ne s’agissait pas d’un accouchement retardé. Et puisque Anna n’a pas rencontré de mâle depuis très longtemps, c’est scientifiquement impossible qu’elle ait été fécondée par un de ces derniers, même en cas de retardement. La parthénogénèse est la division à partir d’un gamète femelle non fécondé. En ce qui concerne les végétaux, on peut dire que la parthénogénèse est assez commune. Chez les animaux, on la retrouve chez les abeilles ou les pucerons, tout comme chez les dindons et certains poissons. À noter que les scientifiques sont capables de la reproduire artificiellement.

Comment se portent les petits ?

En analysant l’ADN des trois enfants qui ont survécu, les vétérinaires se sont très vite rendu compte qu’ils étaient génétiquement identiques à la mère. Cela confirme l’hypothèse de la parthénogénèse. Malheureusement, l’un des trois bébés est mort moins de 48 heures après sa naissance. « Les vétérinaires de l’aquarium ont envoyé des échantillons de tissus pour analyse. Plusieurs semaines plus tard, les résultats ont confirmé ce que la plupart des employés de l’aquarium avaient soupçonné », d’après Tony LaCasse, le porte-parole de l’aquarium en question.

Concernant cette méthode de reproduction monoparentale, elle est bien plus répandue chez les plantes et les insectes que chez les serpents et les animaux en général. Mais on peut également retrouver un cas similaire, dans un zoo britannique en 2014, chez un anaconda vert.

La parthénogénèse est un phénomène qui est pas apparu avec la captivité, et qui peut se produire dans la nature en cas d’absence prolongée de mâle. Pour le porte-parole de l’aquarium américain, c’est une manifestation du principe “la vie trouvera toujours un moyen de se développer”.

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