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Les derniers mammouths laineux étaient consanguins mais pas condamnés à l’extinction

De nouvelles analyses ADN montrent qu’elle n’a pas empêché leur population de prospérer et de rester stable pendant des milliers d’années

Mammouths Laineux
— ishibashi seiichi / Shutterstock.com

L’analyse génétique de restes de mammouths laineux découverts sur une île isolée de l’Arctique indique une population stable pendant des millénaires. Ce qui suggère qu’un « événement aléatoire », plutôt que la consanguinité, soit responsable de leur extinction.

Les mammouths laineux de Wrangel

Il y a environ 10 000 ans, un troupeau d’une dizaine de mammouths laineux s’est retrouvé piégé sur l’île Wrangel, au large de la côte sibérienne. Au cours des millénaires suivants, il s’est développé pour atteindre 200 à 300 individus, avant de s’éteindre mystérieusement il y a environ 4 000 ans. Il s’agissait de la dernière population connue de ces mammifères laineux, qui aurait potentiellement pu survivre jusqu’à l’ère moderne, selon de nouveaux travaux.

Pour parvenir à cette conclusion, Love Dalén, de l’université de Stockholm, et ses collègues ont examiné l’ADN de 14 mammouths de l’île arctique et de sept spécimens qui vivaient sur le continent avant que l’élévation du niveau de la mer, due à la fonte des calottes glaciaires, ne les sépare.

Détaillée dans la revue Cell, cette analyse a montré qu’en dépit du nombre relativement restreint d’individus sur Wrangel, la consanguinité n’avait pas empêché leur population de prospérer et de rester stable pendant des milliers d’années, suggérant que les mutations génétiques les plus néfastes aient été progressivement éliminées, et qu’il ne s’agissait pas de la cause directe de leur extinction.

— Svitlyk / Shutterstock.com

Durant ce laps de temps, des mutations mineures ont continué à s’accumuler dans leur génome, ce qui aurait à terme pu avoir raison de cette population arctique. Les chercheurs citant l’exemple des diables de Tasmanie, ayant connu une trajectoire similaire, et dont la faible diversité génétique actuelle les rend particulièrement vulnérables à une forme contagieuse de cancer.

Un « événement aléatoire » à l’origine de leur extinction

Selon l’équipe, la présence de rivières et de grandes étendues d’eau douce sur Wrangel suggère que sa population de mammouths aurait pu survivre bien plus longtemps, contrairement à un groupe isolé similaire, s’étant éteint il y a 5 600 ans à cause d’une aridité croissante.

« Les épidémies et événements climatiques à court terme, comme les incendies de toundra, sont des phénomènes que nous considérons comme aléatoires », souligne Dalén. « Ce qui suggère que les mammouths de Wrangel auraient pu survivre jusqu’à aujourd’hui, en supposant que les humains ne les aient pas chassés jusqu’à l’extincton lorsqu’ils sont arrivés sur l’île. »

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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