La véritable histoire de l’infâme expérience de Philadelphie

Imaginez un navire de guerre américain qui disparaît et réapparaît à des centaines de kilomètres de distance, grâce à une technologie extraterrestre. Tel est l’incroyable scénario de l’expérience de Philadelphie, une rumeur persistante qui intrigue depuis des décennies. Mais quelle est la vérité sur cette histoire ? Et comment en est-on arrivé là ?

Une opération secrète inventée

L’expérience de Philadelphie trouve son origine dans les lettres d’un homme, Carl Meredith Allen, qui se fait appeler Carlos Miguel Allende. En 1955, il écrit à Morris K. Jessup, un auteur qui s’intéresse aux ovnis, en lui racontant qu’il a assisté à une opération secrète de la marine américaine en 1943.

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Selon Allen, le destroyer USS Eldridge aurait été équipé d’une technologie extraterrestre capable de le rendre invisible et de le téléporter de Philadelphie à Norfolk, en Virginie. Il aurait vu le navire disparaître et réapparaître dans un brouillard bleu-vert. 

Mais cette expérience aurait eu des effets désastreux pour l’équipage, qui aurait souffert de brûlures, de nausées, de folie et même de fusion avec le métal du navire. Allen affirme que l’opération était nommée “Opération Arc-en-ciel” et qu’elle était basée sur la théorie des champs unifiés d’Albert Einstein. 

Une enquête infructueuse

Allen envoie également à l’Office of Naval Research (ONR) un exemplaire du livre de Jessup, The Case for the UFO, annoté par les trois voix. L’ONR s’intéresse au livre et contacte Jessup pour en savoir plus. Jessup reconnaît l’écriture d’Allen dans les annotations et exprime ses doutes sur sa crédibilité.

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Jessup tente d’enquêter sur l’expérience de Philadelphie, mais il ne trouve aucune preuve ni aucun témoin. Il découvre que l’USS Eldridge n’était pas à Philadelphie le 28 octobre 1943, mais à New York. Il apprend aussi que le navire n’a jamais été équipé d’une technologie particulière et qu’il n’a jamais participé à une opération secrète.

Jessup confronte Allen, qui finit par avouer qu’il a tout inventé pour effrayer Jessup et l’empêcher de poursuivre ses recherches sur les ovnis. Il dit avoir souffert d’hallucinations auditives et visuelles depuis son enfance. L’ONR classe l’affaire et ne prend pas au sérieux les affirmations d’Allen.

Une fiction sans fondement

L’expérience de Philadelphie est donc une pure fiction, sans aucun fondement scientifique ni historique. La science actuelle ne permet pas d’expliquer comment un navire et son équipage pourraient être dématérialisés et rematérialisés à distance. Il faudrait stocker et transmettre une quantité astronomique de données, ce qui dépasserait largement les capacités technologiques des années 1940.

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Des étudiants de l’université de Leicester ont tenté de déterminer la quantité de données, y compris les informations de chaque cellule humaine, qu’il faudrait transmettre pour téléporter une personne.

« Reconstituer mentalement une personne n’est pas si simple », affirme l’université de Leicester dans un communiqué de presse. La quantité totale d’informations nécessaires est d’environ 2,6 x 1042 [bits], ce qui inclut toutes les informations contenues dans le cerveau du voyageur. En réalité, les étudiants ont découvert que le transfert de données pouvait prendre jusqu’à 4,85 x 1015 années, en supposant que la bande passante utilisée soit de 29,5 à 30 GHz.

L’expérience de Philadelphie reste donc une légende urbaine, inspirée par la fascination pour les ovnis et les phénomènes paranormaux. Elle a donné lieu à plusieurs livres, films et documentaires, qui ont alimenté le mythe sans apporter de preuves tangibles.

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