navire romain
Image d’illustration — Sergey Dubrov / Shutterstock.com

Un ensemble de colonnes de marbre vieilles de 1 800 ans a été découvert à proximité de l’épave d’un navire en Israël. Datant de l’Empire romain, il s’agit de la plus ancienne cargaison maritime de ce type jamais découverte en Méditerranée orientale.

Chargement localisé

L’épave antique se trouve à environ 200 mètres de la côte de Bet Yannai, à une trentaine de kilomètres au nord de Tel-Aviv. Bien que le site soit connu depuis un certain temps, ce n’est que récemment que sa précieuse cargaison a pu être localisée par un certain Gideon Harrishe. L’homme a rapidement contacté l’Autorité israélienne des antiquités, qui a envoyé une équipe pour enquêter. Laquelle n’a pas été déçue, loin de là.

« Nous connaissions l’existence de cette cargaison naufragée depuis longtemps, mais nous ne savions pas où elle se trouvait exactement car elle était recouverte de sable », détaille l’archéologue Koby Sharvit. « Les récentes tempêtes ont dû l’exposer et, grâce au rapport détaillé de Gideon, nous avons pu établir son emplacement et procéder à des fouilles préliminaires. »

Ces premières plongées ont révélé que le navire transportait un certain nombre de colonnes corinthiennes mesurant jusqu’à 6 mètres de long et ornées de motifs végétaux. Selon l’équipe archéologique, le marbre utilisé provenait probablement de Turquie ou de Grèce et se dirigeait vers un endroit situé le long de la côte sud du Levant, comme Gaza ou peut-être même Alexandrie en Égypte. Malheureusement, il semble que le navire ait essuyé une tempête dans des eaux peu profondes et que la livraison ne soit jamais arrivée à destination.

« Ces belles pièces sont caractéristiques des grands édifices publics majestueux. Même dans la Césarée romaine, de tels éléments architecturaux étaient faits de pierres locales recouvertes de plâtre blanc pour imiter le marbre. Il s’agit ici de marbre véritable », souligne Sharvit. Selon l’archéologue, les dimensions des éléments architecturaux suggèrent que le navire marchand pouvait transporter une cargaison d’au moins 200 tonnes.

Un éclairage précieux

Décrite comme unique en son genre, cette découverte archéologique contribue également à répondre à certaines interrogations concernant l’architecture de la période romaine dans le Levant et au-delà.

« Les archéologues ont longtemps débattu de la question de savoir si les éléments architecturaux importés étaient entièrement travaillés dans leur pays d’origine, ou s’ils étaient transportés sous une forme partiellement sculptée, puis sculptés et façonnés sur leur site de destination », explique Sharvit.

« Ici, il est évident que les éléments architecturaux ont quitté la carrière sous une forme brute ou partiellement travaillée et qu’ils ont été achevés sur le site de construction, soit par des artistes et artisans locaux, soit par des artistes venus d’autres pays, à l’instar des mosaïstes spécialisés qui se déplaçaient d’un site à l’autre pour répondre à des commandes. »

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