La croyance en les fantômes est loin d’être marginale. Selon un sondage effectué en 2021, 41 % des 1 000 adultes américains affirment y croire, et 20 % disent avoir fait une expérience personnelle en lien avec ce phénomène. Les chiffres impliquent que plus de 50 millions d’Américains prétendent avoir eu une rencontre paranormale. Barry Markovsky, professeur émérite de sociologie à l’université de Caroline du Sud, tente d’éclaircir ce mystère.
Fantômes dans la matière ou hors de la matière ?
Les descriptions des fantômes varient mais présentent des contradictions. Ils peuvent émettre des sons, déplacer des objets et même produire de la lumière. Paradoxalement, ils traversent aussi les murs et semblent insaisissables. La physique, en tant que science de la matière, n’a pas identifié de particules ou d’énergies capables de telles prouesses. Donc, du point de vue strictement scientifique, l’existence de fantômes est fortement contestée.
La physique classique n’a pas encore trouvé de preuve que des entités de ce genre pourraient exister. Des siècles de recherche indiquent que la matière et l’énergie agissent de manière prévisible. Par ailleurs, il n’existe actuellement aucune preuve empirique suggérant qu’une partie de l’être humain puisse survivre à la mort sous une forme « spectrale ».
Les « preuves » et leur ambiguïté
À l’ère des smartphones et des caméras omniprésentes, les expériences de fantômes n’ont jamais été aussi nombreuses qu’aujourd’hui. On pourrait s’attendre à des preuves irréfutables de l’existence de fantômes. Pourtant, les scientifiques n’en ont pas. Les preuves fournies sont souvent sujettes à caution, issues de mauvaises conditions d’éclairage, de dispositifs défectueux ou d’interprétations subjectives.
Des émissions de télévision populaires qui se consacrent à la « chasse aux fantômes » ont peut-être contribué à donner de la crédibilité à ces documents peu fiables. De plus, les appareils utilisés pour mesurer les champs électromagnétiques ou les radiations infrarouges ne sont souvent pas calibrés ou ne sont pas utilisés dans des conditions scientifiques, rendant leurs résultats discutables.
Généralement, après avoir passé une nuit à explorer et à surveiller un lieu prétendument hanté, les chasseurs de fantômes découvrent quelque chose qu’ils classent ensuite dans la catégorie des phénomènes paranormaux. Il peut s’agir d’une brise passant par la porte mobile, d’un frisson provenant d’un interstice dans le sol, d’une lueur provenant d’une lumière extérieure, de fluctuations électriques dues à un câblage obsolète, ou encore de voix et de bruits faibles provenant du personnel des pièces adjacentes.
Le rôle des biais cognitifs et des conditions externes
Les expériences qualifiées de paranormales sont souvent marquées par des conditions qui rendent les témoignages peu fiables. Cela inclut un mauvais éclairage, une excitation émotionnelle, des croyances antérieures, ou même des malentendus concernant le fonctionnement des appareils de mesure. Un exemple concret concerne un magasin de détail qui, selon son propriétaire, serait hanté. L’analyse minutieuse des vidéos et des conditions environnantes a cependant révélé que les « preuves » pouvaient être facilement expliquées par des phénomènes naturels ou des erreurs techniques.
Des particules de poussière proches d’une caméra peuvent créer l’illusion d’orbes de lumière, tandis que des bruits et des voix peuvent être captés des espaces adjacents ou de l’extérieur. De même, des objets en mouvement peuvent s’expliquer par une instabilité mécanique plutôt que par une activité surnaturelle.
« Des affirmations extraordinaires exigent des preuves extraordinaires », dit un principe de la pensée sceptique. La croyance en les fantômes peut être réconfortante pour certains, intrigante pour d’autres, mais elle ne saurait se substituer à une recherche scientifique rigoureuse. Tant que des preuves irréfutables n’auront pas été fournies, le domaine du paranormal restera en marge de la compréhension scientifique du monde. Pour aller plus loin, voici 10 fantômes d’Asie qui vont vous glacer le sang.